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dimanche 17 juin 2018

À LA RUE

Loin des stéréotypes, il s’invite partout dans la rue, sur les murs, les ponts, les lieux abandonnés ou inaccessibles, les villes et les quartiers passants, etc. Il s’est fait tout seul pour témoigner de son temps. Il est souvent éphémère mais toujours porteur de message. Il a ses ambassadeurs aujourd’hui, comme il a eu ses précurseurs parmi lesquels NTM avec CTK ou Agnès B. Surprenant, non !

Mais qu’est-ce donc ? L’ART URBAIN et sa dulcinée, la BOMBE. De l’un et de l’autre tout a été dit, du plus controversé au plus élogieux - sans doute parce que le « Street » fonctionne tout autrement que l’Art avec un grand A.
Comme en tout, il y a les adeptes, plus nombreux aujourd’hui qu’hier. Jacques et moi, en faisons partie depuis bien des années. C’est un peu normal ; certains, parmi nos enfants, s’y sont exercés avec passion.
La prouesse de cet art, c’est qu’il offre à bien des artistes anonymes l’occasion de bousculer les esprits, d’interpeler le passant, d’afficher leur talent. Ils ou elles ont la force, la vigueur des jeunes plants en recherche de lumière. La rue et ses murs, il est là leur musée : De savoir qu’ils seront ainsi exposés, les stimule. Leur premier « graff » prend souvent des allures de commando :  Vêtements sombres et baskets, souvent à plusieurs, ils œuvrent tard dans la soirée. Même s'ils savent déjà ce qu'ils vont bomber, reste à le projeter sur le mur. La performance est là. Aussi réfléchissent-ils vite et bien... Quelques traits de construction... et leur dextérité surprenante fera le reste. Car, ils sont inventifs et maîtrisent l’art du message, des proportions et de la couleur à la perfection, malgré des conditions d’exécution qui varient très vite dans ce milieu urbain où tout n’est pas permis…


  
En quelques années le style de certains s’est imposé… par exemple, on reconnaît Miss.tic à ses pochoirs ou Psyckoze dont les Graffitis couvrent de nombreuses carrières souterraines parisiennes.
Cette renommée leur permet de sillonner le monde et de rencontrer d’autres artistes qui, à leur tour, viennent « peindre » leur marque sur nos murs.
Ils n’ont plus besoin de nous pour vanter leurs prouesses. Ce sont des performeurs.
Alors parlons plutôt de tous les autres, inconnus mais talentueux et pugnaces, optimistes, rafraichissants sur leur message, stimulants et combattifs. Ils exercent leur art imperturbablement, fréquemment à la tombée de la nuit, sac au dos et bombes prêtes à l’emploi. Ils n’ont d’autre idée que d’embellir un mur ou de laisser ce message qui leur tient à cœur. C'est bien souvent explosif, flamboyant. Ils prennent tout le temps des photos de leur "travail" qu'ils posteront sur les réseaux sociaux et ils ont bien raison d'apporter un peu de cet extraordinaire dans la banalité de nos quotidiens.
Certaines de leurs actions font encore grand débat. Cela attriste les adeptes surtout lorsque s’y ajoute un mur voué à la destruction alors qu’il porte en lui une de leurs œuvres.
Mais à quoi bon lutter me direz-vous, puisque cet art là est éphémère. Il n’est pas question de remettre en cause l’ordre des choses.
Et c’est là toute la problématique : elle oscille entre dégradation de biens collectifs ou personnels et disparition d’une création artistique.
Allons, ils grafferont ailleurs encore et encore. D’ailleurs ne leur attribue-t-on pas des murs spécifiques pour cela ?
Voilà qui donne à réfléchir : éphémères ou éternels les tags ? 
La réflexion, c’est bien là l’affaire des contemplatifs ! Jacques lui, préfère comme toujours mobiliser son énergie autour de la photo, garder une trace de cet art éphémère dans son environnement. Il cadre, il vise, il zoome, il fait la mise au point et il appuie. Sa main revient toujours à son appareil à l'affut du prochain cliché... il cherche l'intangible, l'étrangeté, le fascinant, le différent, le simple aussi. La rue, cela peut paraitre un sujet tout fait quelconque, mais lui, y relève des situations plutôt cocasses, c'est indiscutable. Vous pensez que c'est hors sujet ? Avouez que c'est parfois saisissant et même jouissif. Cela prouve à quel point, la rue a son langage : un art bien à elle, construit autour d'une accumulation de détails que certains aiment à surprendre...





Et « ceux là » lorsqu'ils sont à Paris, sont capables de tout : parcourir des kilomètres à pied pour dénicher des œuvres monumentales : Elles sont nombreuses dans le 13ième  arrondissement



HARMONIE DES COULEURS




SCÉNOGRAPHIE BIEN MENÉE/GESTE AU DIAPASON









Mais pour les plus confidentielles, ils marchent autant qu’ils en sont capables… et c’est ainsi qu’ils ramènent leurs trésors.
Inutile de dire que je parle encore de Jacques ! Si je trouve que son travail est bien vu, je préfère une nouvelle fois m’en remettre à votre jugement. D’après vous, mon homme pressé, mon photographe toujours talonné par l’urgence a-t-il su bien mettre en scène les œuvres de ces artistes ?
Bon, il a l’expérience et puis et c’est fondamental, il a confiance en son appareil qu’il a testé dans de nombreuses situations, qu’il manipule souvent, qu’il bichonne quotidiennement. Voilà plus d’une année qu’il l’a choisi, un achat réfléchi, raisonné. Jacques n’est jamais dans la folie compulsive de l’achat somptuaire. Le dernier appareil sur le marché ne l’intéresse pas. Il reste fidèle à sa marque dont il apprécie les multiples possibilités. Mais le sûr, c’est qu’il est « passionnément passionné » par la prise de vue et qu’il y excelle. Je crois l’avoir déjà dit et souvent mais que voulez-vous, j’ai un faible pour lui !















Et comme, il lui fallait bien une éclipse parisienne pour assurer à son moral une joyeuse pérennité, avec ce brillant sujet, l'énergie lui est revenue d'un coup.
Mais je voudrais quand même lui dédier ces quelques mots de Françoise GIROUD : « Honneur et courage, n’en démordez jamais, même si, parfois, c’est dur et que le cœur vous manque ».
Et lui dire qu'il possède ces deux qualités depuis toujours et que la photo est là pour colorer davantage encore ses jours. Quant aux thèmes, ils sont si nombreux qu'il a le choix : aujourd’hui c'est la rue et demain, nous verrons bien. 










CE GRAFF N'EXISTE PLUS AUJOURD'HUI. IL ÉTAIT PHOTOGRAPHIÉ PAR JACQUES EN 2015



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