C’est la saison des châtaignes ici,
la belle saison des ocres et des mordorés, des derniers rayons de soleil et des
bogues qui vous piquent les doigts.
Permettez que je m’adresse à celles
et ceux qui font la cuisine car vous le savez mieux que quiconque, avant d’apprécier une bonne soupe fumante
et revigorante ou un bon dessert, il y aura un peu de travail.
Je ne parle pas du ramassage, c’est
la partie de plaisir, à condition de penser à prendre des gants, car les
châtaignes savent se défendre…
Nous autres, les filles, nous y
pensions, tandis que certains dégainaient les appareils photos avec des objectifs
parfois plus longs que… enfin énormes.
Trois derrière et deux devant (c’est
presque une chanson de Brassens, ça), le carrosse se dirige à vive allure vers Cabrespine en Montagne Noire. Dois-je encore préciser que les minettes sont à l'arrière ?
Si le soleil nous accompagne, les
châtaignes – elles - se font plus rares.
Mais comme nos deux photographes
(deux J sur 3) sont incorrigibles, ils n’hésitent pas à proposer de poursuivre
cette petite balade jusqu’au Pic de Nore,
histoire de voir si la brume et le soleil mêlés ne justifieraient pas quelques
clichés intéressants…
Que dire ? Nous sommes prises en
otage…
Bon, à peine 20 kms à parcourir… Ça
tournicote, ça monte… de 7 degrés, nous passons rapidement à Zéro.
Alors même que nous frissonnons sur
nos sièges à l’arrière dans la chaleur du véhicule, à la seule vue du
thermomètre qui descend rapidement à moins 2 – devant c’est L'EXCLAMATION !
Le gel a posé son empreinte, sur une partie de la végétation, le décor est presque insensé de beauté. Le Pic de Nore est tout proche, mais il faut sortir pour apprécier ce cadeau de la nature… pas trop longtemps tout de même, ça picote.
Là, je parle des filles. Car Jacques
et Jean Michel – eux, - appareils et objectifs en mains, sont tellement
subjugués par le spectacle, qu’ils mettront plus de vingt minutes à revenir,
frigorifiés mais heureux, un brin d’herbe brodé de trois centimètres de givre à
la main.
Reste à accomplir les quelques cent
derniers mètres qui nous séparent du Pic de Nore, presque au pas… STOP !
Mais qui y a-t-il encore
d’exceptionnel ? L’œil du photographe est aguerri à toutes les situations, cet
œil là est perçant, il ne regarde pas, il voit, il sait. Le nôtre ne fait que
parcourir l’horizon, il peut trouver l’ensemble admirable ou funeste tout au
plus. Celui du photographe capte le détail, fait la mise au point, trouve ce
qu’il doit trouver.
Là, à quelques mètres à peine, des
oiseaux en bordure de route - des Niverolles – qui semblent se régaler d’herbes fraiches et de graines. Ne plus bouger, se taire, à peine le droit de respirer
au risque de les voir s’envoler. Et puis plus loin, une autre espèce, en nombre
cette fois, à terre également qui profite du silence et de la quiétude du moment.
Qu’ont-ils pensé de nous qui
venions troubler leur tranquillité ? Nous ne l’avons pas su, ils nous ont
dédaignés pour l’autre côté du versant.
Il faisait nuit lorsque nous sommes
rentrés avec nos quelques châtaignes, mais vous savez quoi ?
Le soir même, les 3 J s'étaient mis d’accord
pour y retourner dès le lendemain…
Ce sera sans les filles même si, il
faut l’avouer, c’était une bien belle après-midi avec de bien belles surprises, n'est ce pas ?
Cet article fait écho à celui d'un certain Jean-Michel, rédacteur en chef du blog "émotions numériques".
Nous - les épouses, les mamans, étions LÀ
Cet article fait écho à celui d'un certain Jean-Michel, rédacteur en chef du blog "émotions numériques".
Nous - les épouses, les mamans, étions LÀ
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