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N'est-ce-pas que c'est drôle, Madame ? |
Vous vous souvenez ? Lorsque
nous quittions la Vallée,
c’était pour aller sur CIENFUEGOS… en taxi comme de coutume...
Un fameux « bazar » ce
voyage, presque un vaudeville : Chaque étape a son lot de rebondissements qui
produit des réactions pour le moins contrastées… Souvent, c’est le logement qui
est en cause. Bref, on ne s’ennuie jamais. Mais lorsque la « tuile »
arrive, la réaction de notre petit couteau suisse - Solange - est immédiate. Elle n'est jamais féroce pour régler le problème. Admirez le jeu de
scène : Exécution impeccable, entre irritation
et agacement, négociation et apaisement. Le talent ne s'explique pas. Elle l'a et il est doublé d’une
belle et grande générosité, un cœur sur pattes je vous dis.
Pourtant, retenons cette leçon : pour
aborder le pays hors sentier battu (je parle là des voyagistes en tout genre),
apprenons la langue. Cela évitera que ce soit toujours la même qui s'y colle.
Le malentendu se dissipe enfin…
après le « dépose-bagages » tant convoité, c’est parti pour une footphoto.
Le terrain de jeu est une
nouvelle fois à la taille des espérances avec un double escalier qui s’offre
d’entrée de mi-temps aux photographes, un véritable chef d’œuvre posé juste là dans
une cour ouverte et plus loin, une place immense où s’étirent des dizaines de chaises et des
arbres majestueux.
Nous défilons devant le collège, une église, des lieux où l’on danse avec des musiciens en live en journée comme en
soirée, un bar mais surtout un théâtre inénarrable au charme irrésistible. C’est
lui qui nous retiendra. Pas simplement pour ses origines françaises, mais parce
qu’il a le charme des théâtres à l’Italienne, avec un petit côté désuet presque
fragile. Et en même temps, il en impose avec son fronton de mosaïque et son entrée
où la symétrie est de mise, Art Déco… Un théâtre somptueux. Plus loin, la tour
du Palacio Ferrer en cours de réfection nous livrera une vue exceptionnelle de
la baie.
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sous les arcades du théâtre |
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de la tour Ferer |
Et puis, surprise une rencontre
inespérée… Gérard et Chantal, qui préféraient le voyage organisé plutôt que
notre aventureuse escapade. Nous nous poserons ensemble le temps d’un verre et
dans le charivari des notes de salsa.
Mais voilà que le Malecón
et ses couchers de soleil de fiction aimantent les photographes. Ils les
précipitent même. Il suffit de regarder les clichés pour en comprendre les
raisons…
Nous repartirons par les rues
pavées aux trottoirs en plein et en délié et surprendrons des essaims d’éphémères
dans leur danse du feu.
Il y aura le ferries pour
quelques CUC et la découverte du Castillo de Jagua, le petit village où une
kermesse réunit les enfants de l’école, un arrêt au cimetière-jardin sur le
retour où s’offrent à vous des colonnes grecques immenses. Il arrive même que
l’on y surprenne des colibris qui butinent les arbres en fleur. Ah ! Raté,
pas facile de saisir le bon moment…
Et de nouveau les taxis pour nous déposer à TRINIDAD, cette fois. Récapitulons, déjà le 11 mars…
Nous filons vers la place. Elle
est pleine de monde. Tout ici est à la fois familier et nouveau. Les couleurs, la
luminosité, les pavés, le marché, on connaît. Mais le style a changé, presque exclusivement espagnol. Nos pas nous conduisent jusqu’au musée municipal. Il y a là des
trésors. Puis, lorsque la faim nous titille au petit resto d’en face.
C’est là
que nous nous réunirons ce soir pour l’anniversaire de Jean Pierre… Une
surprise mais chut ! Il s’y présentera avec sa belle écharpe blanche
flottant sur ses épaules. Allez ! Venez danser Milord…Il sera ému et nous
contents.
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Bon anniversaire, Jean Pierre |
Un moment marquant, comme celui
qui nous fera emprunter le train pour la vallée de Los Ingénios. Un petit train
d’un autre temps pour une vallée du sucre toute pareille.
Jacques y autopsie les
installations. Il s’agit de livrer une réponse photographique à ce lourd
dossier du passé. C’est plus que de l’urbex, c’est un hommage aux esclaves et à
leur souffrance.
Le calme et le soleil ici
feraient presque oublier la gravité de ces moments anciens.
Dès que le petit train démarrera - s'il redémarre ! - nous calerons notre petite balade du soir vers le Yesterday, un bar consacré aux Beatles. Mais très vite, la fatigue nous vaincra... Journée éprouvante.
Et voilà déjà notre dernière étape qui se dessine : SANTA CLARA, la ville du Che, une ville universitaire, jeune
et joyeuse.
Roberto nous accueille à la
sortie du taxi. Il est prompt à faire plaisir et saisi l’opportunité de la date
pour offrir un Rhum au nouveau-né du jour. Raide, à 10:00 du matin, mais le
remède se veut avant tout MÉDICINAL et convient à ce genre de célébration,
n’est ce pas Jean Michel ?
Santa Clara, tout est là :
Le wagon-musée, les statues, le sanctuaire, le mausolée, la maison. Nous aurons
donc ce rendez-vous inévitable avec… Le Che. Tout y passera, pas question de
mégoter.
Il est temps de renouer avec plus de légèreté : ce sera dans un lieu tellement atypique qu’il en aiguisera notre curiosité. 2 CUC pour une boisson et le droit d’écouter l’incroyable, sans clivage d’âge, de style, de personnalité. On n’a aucune idée de ce qui va succéder au slam, à la salsa, au standard américain… Le patio à lui seul est un enchantement et les artistes occupent son espace avec une belle aisance.
Le Wifi aux abords du Parc Vidal
attire la jeunesse. On y croise aussi des personnages atypiques qui acceptent souvent
qu’on leur tire le portrait. Une aubaine pour nos photographes qui arpentent
l’endroit à dessein.
Un kiosque accueille un groupe
musical : la musique, toujours, comme un fil rouge dans ce voyage et puis voici
le théâtre de la Charité, un théâtre à l’Italienne lui aussi et qui nous ramène
aux émotions « cienfuegienne ».
Une glace au chocolat (sans sucre ???) suffira au bonheur de quelques-uns
tandis que d’autres iront déjeuner pour quelques CUC, dans un restaurant d’État
très stylé.
C’est ce même établissement qui
nous acceptera pour la soirée anniversaire « JM », rythmée par un duo
unique dans le genre. Service impeccable, très professionnel sur une nappe
blanche immaculée… L'invité d'honneur ne s’attend pas à notre petite surprise mise au
point 5 minutes avant de passer à table. Quelques mots mis en vers - un compliment diraient les petits – qu’il
faudrait tricoter avec l’une de ses chansons préférées : ♫ coucouroucoucou Paloma. Les voix chaudes
du trio Los Santos dialogueront avec
le chœur français. La « chose » se voulait avant tout affectueuse et
drôle… Il semble que nous y soyons parvenus à voir notre JeanMi tour à tour
hilare ou ému ! ♬Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, ça pique.
Ce duo improvisé a d’ailleurs eu
un double effet puisque le trio de musiciens vendait ce soir là plus d’une
dizaine de CD. N’y aurait-il pas une idée à creuser ?
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Et... bon anniversaire JeanMi |
Quant à la musique, c’est encore
elle qui l’emportera sur les dernières heures de la soirée : quelques pas
de salsa à la terrasse d’un café et hop au dodo Jean Michel, demain nous
rapproche du retour.
Car tout a une fin et nous allons
bientôt retrouver la Havane et sa cerise sur le gâteau… pas de chambre. Avouez,
quelle guigne !
Dire que notre choix s’était fixé dès le départ sur cette maison particulière, pour la mise en œuvre d’une action caritative en direction d'enfants malades. Fausse compassion, fausse bienveillance, fausse rigueur. Tout ici est faux. La déception est à la
hauteur de l’hypocrisie. Mais celle-ci explique les nombreux aléas de parcours.
Sans doute là notre seconde leçon : ne
pas toujours faire confiance aux inconnus.
Nous n'avons rien perdu de notre belle fougue militante. Ce sera pour d'autres actions, dans d'autres lieux...
Aujourd’hui le mensonge
est oublié et laisse toute la place aux sentiments réels : Une exceptionnelle sortie photographique, un dépaysement total, des amitiés nouvelles ou renforcées.
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