Jacques est réveillé par la sonnerie de son téléphone. Il est un peu plus de 7:30 H.
Il ne sera pas en retard, trop impatient de rejoindre ses deux compagnons parisiens, photographes eux aussi et de passage dans la région pour quelques jours. Le voilà donc qui prépare sa musette et qui se hâte vers le portail…
8:15 H, ils partent pour une aventure de douze heures, dans des lieux insolites. Ne me demandez pas où, je ne dirai rien et ce d’autant plus que je ne sais fichtre pas ce qu’ils se sont dits au cours des quelques conversations téléphoniques qui précédaient ce rendez-vous : Dans l’Aude peut être et dans les quelques autres départements limitrophes, allez donc savoir ! Et vous dire que j’en apprenais davantage au cours du repas que nous faisions à la maison le soir serait bien inutile. Mais comme ils m’avaient l’air assez satisfait de leur moisson, c’est d’un commun accord, qu’ils décidaient de repartir en virée dès le lendemain.
Pour ce qui me concerne, c’est en effet le contexte de ma première rencontre avec ces deux amoureux de la chasse photographique, deux garçons aux velléités aujourd’hui tournées vers le baroque, l’irrationnel, le singulier, la disgrâce dans tout ce qu’il peut y avoir d’exceptionnel et de beau.
L’URBEX, c’est de cela dont il s’agit, allie plusieurs compétences : Incontestablement, des aptitudes pour la photo, de la patience, de la discrétion, un don d’orientation bien aiguisé, quelques qualités sportives, un gout pour l’aventure, pour la transgression aussi et cette espèce de fascination pour les lieux abandonnés, parfois maltraités et aux accès souvent chaotiques.
Moi j’appelle cela un gros respect pour ces « quelques parts oubliés ».
André et Miguel sont amis, Jacques connaît Miguel et l’apprécie depuis qu’il fréquente le club photo à Paris. Il leur a fallu un retour de Paris pour constituer un joli trio.
Certains suppriment de leur vie des amis sincères sans aucune explication aussi efficacement qu’ils effacent des fichiers de leurs ordinateurs. Jacques est fidèle en amitié[1] et les amis de ses amis deviennent siens.
Voilà donc nos 3 guerriers prêts à en découdre malgré un soleil qui promet la surchauffe. Pourtant, il est bien inutile de leur donner des conseils. Nos URBEX-istes en savent suffisamment long sur la thématique. C’est sûr, que c’est bien plus excitant qu’un débat parlementaire à la télévision ou … pour qui n’aime pas le foot, la retransmission d’un match de finale !
Et je le prouve… Hep, hep, hep !
On se calme et on rend à César ce qui lui appartient : C’est Jacques qui vous le prouve. Je ne suis que la passeuse de rêve, une petite cheville ouvrière de rien de tout, mais qui trouve que cette série de clichés est digne du plus grand intérêt. J’ai hâte de voir aussi ceux réalisés par ces deux compagnons…
Vous pouvez me croire, faire de l’URBEX ne s’improvise pas. Il faut parfois passer des heures devant son écran à faire des recherches dans des tas de directions pour dénicher un site. Il faut savoir collecter des données, écouter, éplucher les journaux, retenir un environnement, etc. pour établir une liste pertinente aux géo localisations quasi certaines. Mais l’affaire ne s’arrête pas là, encore faut-il pouvoir accéder à ces lieux qui sont parfois bien gardés, bien cachés, interdits de visite, voire si peu accueillants, si délabrés qu’ils en sont même dangereux. Croyez-vous qu’avec ce type d’arguments vous allez déstabiliser nos trois « sauvageons ». Pas le moins du monde, quand « la chose » est décidée, rien ne les arrête.
Et que je galope par la chaleur sur les chemins de traverse à peine ombragés, le sac photo de 15 kg sur le dos, la bouteille d’eau à portée de mains et que je saute une haie et que je grimpe sur quelques fortifications pour le moins précaires et que j’escalade un monticule de… pour enfin atteindre le moment magique qui mettra fin d’un coup à la poussée d’adrénaline latente.
Waouh ! Et là tout se déclenche instantanément : quasi de la robotique… la main saisit le boitier, l’œil a déjà collecté la multitude d’informations majeures à maîtriser - lumière, reflets, cadrage, etc. - les réglages sont affaire d’habitude, le photographe entre en action, tel un somnambule, il n’entend plus rien, il communique par onomatopées, un sourire béat sur les lèvres, perdu entre concentration et observation. Seul son neurone photographique est actif et il est heureux.
« Ça valait le coup ! », c’est ce qu’ils se diront au sortir de leur inspection, nos contrevenants.
Je le dis également même si, l’espace de quelques heures, oui la loi fut transgressée. Mais c’était uniquement pour le plaisir de l’œil et comment dire ? Avec tellement de respect, qu’il y a là, j’en conviens, matière à paradoxe.
Et puis, pas vu, pas pris… enfin juste quelques fabuleux clichés.
Elle attend sa Blanche Neige |
On adore l'ambiance ! |
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Un clair obscur |
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