CEUX LÀ ONT LE ZEPH POUR AMI...

Qui pouvait imaginer que l'homme ait un jour le pouvoir de défier des vents si forts qu'ils l'emmèneraient pirouetter vers l'extase.
Qui pouvait imaginer que cet homme là (ou cette femme) compenserait l’apparente fragilité de son corps en développant une stratégie de haute voltige. 
Oui qui ? 

Sinon ces fous de sports extrêmes qu’on regarde avec avidité et qu’on envie bien souvent en sachant que de telles postures ne sont certainement pas de notre ressort !

Voyez comme ils paradent dans ces cascades de couleurs et de gouttelettes salées, le geste précis, « gracieux », impeccable car répété souvent à l’infini pour en maîtriser tous les aspects.

On ne prévoit pas de se faire du souci pour eux et pourtant c’est le cas, lorsqu’ils se croisent et s’entrecroisent, lorsque l’un d’eux semble posé sur l’eau dans l’attente d’un envol spectaculaire et qu’une planche adroitement menée par un véliplanchiste vient les narguer d’un geste net de wishbone pour passer à un mètre à peine tel un trait de plume.

Ils sont singuliers tous ces fous amoureux de l’eau et du vent. Il suffirait de couper les liens terrestres que nous possédons tous pour les voir s’envoler vers les nuages avec leur grande voile… Sauf que, ça ne les intéresse pas !

Eux ce qu’ils aiment, c’est se confronter au « zeph », lui rappeler qu’avec son aide il est possible de dompter l’air et l’eau, qu’un soupçon de force peut vous conduire à la grâce, au vol de l’oiseau, au bonheur ! C’est le beau geste qui compte, l’envol, la prise au vent, l’effet immédiat de l‘adrénaline et à nouveau la confrontation avec les éléments, muscles tendus.

Inlassablement, ils recommencent ces gestes d’expert, rapides ; ils prennent leur élan en glissant sur la vague, à quelques mètres du sable, le vent les soulève et les emporte – eux et leur planche – mains fixées à la barre de l’aile selon une technique qui n’appartient qu’à ce sport.

On aimerait les rejoindre dans cette envolée puissante si assurée. C’est sans doute la raison pour laquelle notre cœur cogne parce que, à ce moment précis, ils nous transmettent un soupçon de leur adrénaline. Il arrive même que l’on sente nos jambes se dérober un peu et nos bras se changer en mousse, tant la charge émotionnelle est importante… En réalité, c’est qu’on apprécie le spectacle, qu’on mesure le défi de ces hommes et qu’on en prend une petite part active.

Jacques lui, est resté serein et pour égayer son quotidien, il a sorti son AX99 II. Après tout, à chacun ses outils et ses performances et puisqu’il fallait être vif, le défi lui convenait.

C’est ainsi qu’après avoir parcouru dans notre petite automobile une piste particulièrement accidentée, sur plusieurs kilomètres, marché une bonne lieue[1]sur la plage face au soleil, croisé plusieurs dizaines de méduses et admiré quelques minutes le spectacle qui s’offrait à lui, il se mettait en action… Certains de ses sujets n’hésitant pas d’ailleurs à lui adresser un petit geste amical. 

Jamais fait ce type de clichés auparavant et pourtant il a su faire d’un claquement de doigt (click, click). Soleil, réverbération, vent, éloignement, couleur, il n’a pas perdu la main ni de l’esthétisme, ni de la précision.

C’est spectaculaire comme ces sportifs à l’allure un rien vantarde mais avouez que ça fait bien l’affaire. 
Contrat rempli de part et d'autre.

Ce n’est pas tous les jours qu’on a le zeph pour ami !

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[1]La lieue métrique vaut 4,4448 km