Richard GALLIANO |
Nous avons fermé - avec une certaine nostalgie - le grand livre de la 37ième édition du Festival Jazz de Conilhac. Une remise en question totale pour les équipes de ce Festival qui façonnent, organisent et présentent un projet collectif toujours primé par son fidèle public.
René a beaucoup insisté sur cet épithète (collectif) et rappelé également que jusqu’aux beaux jours, le swing résonnera encore à la cave à Jazz une fois par mois… tout de suite moins triste pour les amateurs et ils sont nombreux ici.
Nous étions vendredi, et si la brume s’annonçait un peu dans nos coeurs comme à l’extérieur, la musique et les décibels ont pris le pouvoir sous la direction d’artistes qui s’attachent à transmettre avant tout du bonheur.
Je ne sais pas vous, mais le regard que je porte sur toutes ces soirées sonne encore d’une belle énergie positive. Les chiffres m’indiffèrent, les équilibres budgétaires, je laisse cela aux spécialistes. Ce qui m’intéresse ici, c’est le ressenti, et toute cette émotion qui nous anime.
J’en suis convaincue, c’est grâce à une méthodologie parfaitement rodée avec des programmes à portée du plus grand nombre que nos organisateurs aiment pimenter de quelques découvertes surprenantes. (Je pense aussi à la sensibilisation qui est faite dans les écoles et les collèges sur cette musique tellement éloignée du quotidien des plus jeunes).
Tenez, sur la cuvée 2024, jugez vous-même de cet éclectisme des formes et des harmonies :
- Il y a eu le Quartet Matthieu CHAZARENC,
Une formation et un batteur un peu folidingue
Dont les mélodies sucrées se distinguent
Par des notes méridionales qui vous font du gringue.
- Il y a eu Richard GALLIANO et son trio
Venus à Conilhac presque en Kimono,
Alors qu’ils arrivaient d’Ajaccio
Pour nous offrir ce New York Tango
- Ensuite, nous avons eu le Quartet de Jean Michel CABROL
Style et émotions tout en farandole
Avec en prime Chopin, comme un symbole
Et tout naturellement le public ici en raffole…
- Puis ce fut une jeune femme qui venait de loin
Sarah Mc Kenzie, on ne pouvait faire plus féminin
Sa voix associée au talent de ses musiciens
Proposaient entre autre Michel Legrand et ses moulins
- Au mitan, le cabaret pour swinguer avec les AMBASSADORS
En hommage à Count Basie, à Chicago, voilà pour le décor
C’est festif tous ces arrangements multicolores
Que la voix de Susanna SHEIMAN explore et honore !
- Déjà le 23 ! Arrivent les génies des claviers pour un voyage aérien
Le trio SUNSCAPE aime les animaux, la nature et ça c’est bien
Des mélodies simples, rafraîchissantes. C’est tellement serein
Mais ne prenez pas ces musiciens pour des plaisantins…
- Un baise-main, toute l’élégance de l’Italie de Stefano DI BATTISTA
Résultat, nous voilà sur une Vespa direction la Dolce Vita
Et que fait-on là ? On revisite de grands airs d’opéra
Et même des musiques de cinéma, manque juste le café moka.
- Puis Patatra, un peu comme René
Voilà un coeur brisé qu’il faudra bien vite réparer
Mais avec patience et sérénité Monsieur LEOGE
Et de Nougaro ainsi, vous pourrez nous parler
Stefano DI BATTISTA |
Nicolas GARDEL qui dédie son premier morceau à sa maman avec la pudeur d’un fils qui découvre tardivement ses origines hispaniques. Un moment suspendu car elle est présente dans la salle, pas un mot, juste la trompette, des sons d’une puissance incroyable soutenus par les arrangements mélodiques des percussions de Julien GARIN, de la contrebasse de Thibault SOULAS et du piano de Thibaud DUFOY. Quelle chance elle a, la MADRE.
De ses quelques jours passés à l’ambassade française de LIMA, Nicolas ramène des sonorités péruviennes, hispaniques et même afro-caribéennes et vous l’aurez compris ça envoie.
Ne vous fiez pas à son air sérieux, dès qu’il se livre un peu, il le fait avec beaucoup d’humour et avec un soupçon de pédagogie. Ainsi, puisque vous posiez la question quant à la substance qui s’échappe parfois de la trompette, sachez que ce n’est que de la condensation et pas de la salive… Y-a-t-il autre chose qui vous interpelle ?
Alors continuons notre promenade musicale avec ce talentueux trompettiste. Là, il est à Caracas, jeune garçon de 11 ans (redoublant sa 6ième) et débarquant au Venezuela avec ses parents. L’objectif de ce beau voyage est la rencontre d’une partie de sa famille maternelle. À n’en pas douter, humidité et chaleur écrasante façonneront aussi les contours de son prochain album « Mano Figa ». Pour l’heure, nous avons ce soir quelques morceaux choisis parmi sa discographie, comme Arcos.
Bientôt le break, mais inutile de faire grise mine, vous retrouverez Nicolas GARDEL et ses musiciens à la Cave à Jazz, juste après ce dernier concert…
Nicolas GARDEL |
C’est la pause et la technique a du taf… Il y a pléthore d’instruments sur la scène. Débrancher, rebrancher, déplacer, ranger : grosse activité sur un laps de temps réduit tandis que la Blanquette (etc.) rafraichit les festivaliers.
Seconde partie sous le signe de la bonne humeur, du soleil, de la petite folie cubaine qui n’est que musique, danse et joie de vivre.
Nous n’aurons pas de commentaire tout au long de ce charivari joyeux et entrainant. Trop de langues à maîtriser à l’International… De toute façon, ce qu’ils nous proposent les dispense de tout bavardage. Quoique, à bien y regarder, ils se parlent, se taquinent, se surprennent, s’échangent les claviers, voire y jouent à quatre mains. Pour ma part, je suis restée coite en scrutant le jeu de mains du percussionniste.
Bien sûr, on les connait, mais séparément. En créant EL COMITE, nos deux leaders du groupe (Rolando LUNA et Harold LOPEZ NUSSA) lâchent plus encore les chevaux ! C’est au-delà de l’entendement. Mais comment font-ils ? Clairement ces musiciens là ont un ADN qu’il faudrait observer et étudier au plus vite au microscope.
La salle est comme ensorcelée sous l’emprise de ces rythmes tropicaux, elle danse et frappe des mains, mais nous le savons, c’est la fin. Après cela comment être triste. Ils iront faire le boeuf avec Nicolas GARDEL à la cave à Jazz et ce sera chaud bouillant jusqu’aux dernières heures de la nuit.
Rolando LUNA |
Harold LOPEZ NUSSA |
On le sait, les équipes ont besoin d’un peu de repos avant la nouvelle impulsion destinée à produire le programme du 38ième Festival Jazz de Conilhac.
Si j’osais, je dirais à propos de ce beau festival :
« Un an de moins que le TELETHON mais parmi les objectifs, l'un et l'autre ont celui-ci en commun : Apporter du bonheur. N’est-ce pas une bonne thérapie ? »
Sarah Mc KENZIE |
Jean Michel CABROL |
Matthieu CHAZARENC |
Jules Le RIBSE/SUNSCAPE Trio |
Emmanuel BEER/SUNSCAPE Trio |
Susanna SHEIMAN/Les Ambassadors |
Mosaïque de tous les talentueux musiciens qui accompagnaient chaque artiste
André CECCARELLI (Sarah McKENZIE) |
Rodney BARETTO (El COMITE) |
Julien GARIN (Sunscape trio) |
Thibaud SOULAS (Nicolas GARDEL) |
Irving ACAO (ZL COMITE) |
Yaroldi BARRETTO (EL COMITE) |
Carlos SARDUY (EL COMITE) |
Gaston JOYA (EL COMITE) |
Rodney BARRETTO (EL COMITE) |
Laurent DERACHE (Matthieu CHAZARENC) |
Christophe WA LLEMME (JM CABROL) |
Sylvain GONTARD (Matthieu CHAZARENC) |
Adrien MOIGNARD (New York Tango Trio) |
Crédit photographique : Jacques MONTEREAU
Magnifique, extraordinaire... Merci à vous deux vraiment de m'avoir fait partagé ces moments sublimes. Quel beau résumé : la musique, la photographie et l'écriture.... tout ce que j'aime ! Bisous. Valérie
RépondreSupprimerC'etait bon de t'avoir avec nous.
SupprimerJacques, c'est vraiment chouette ! Bonne continuation ! Super pour les archives de Jazz à Conilhac. Christian Kitzinger
RépondreSupprimerBonjour Christian et merci pour ton commentaire. Jacques
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