Les grands immeubles, les trottoirs parfois jalonnés de containers poubelles où slaloment des piétons à la mine souvent fermée, la circulation intense, la pollution… nous sommes dans une grosse agglomération, une mégalopole, nous sommes à Paris et sa proche banlieue.
Paris, ce n’est pas uniquement les beaux quartiers, ces Champs Elysées ultra entretenus, ultra fréquentés par les touristes étrangers. Non Paris, c’est aussi des arrondissements plus populaires comme le 19ième, le 20ième, le 12ième, le 13ième… Et ces quartiers là recèlent à eux seuls bien plus de trésors que les successions de boutiques de luxe qui émaillent - selon les critères journalistiques - « la plus belle avenue du monde ». Et c'est tant mieux !
« La classe ! », parce qu’au moins le décor évolue au grès de leurs envies, de leur folie créative, de leur imaginaire. Ils métamorphosent ainsi les quotidiens des habitants, presque l’architecture, bref ils réinterprètent notre décor et on aime cela.
Mais qui sont ces artistes, souvent tatoués, chapeautés, tâchés, colorés ? Qui sont ces femmes et ces hommes, ces jeunes et ces moins jeunes qui aiment à laisser une trace de leur passage sur les murs de nos villes ? LES GRAFFEURS.
Les graffeurs qui s’expriment aujourd’hui ont encore bien des choses à revendiquer. Ne serait-ce pas là comme une forme de démocratie... Beaucoup le répétait ces jours ci : la démocratie ne s’exprime pas seulement dans les urnes, elle s’exprime aussi dans la rue. Et la rue est leur royaume.
Voilà une quarantaine d’années, aux premiers balbutiements de cet art, il s’agissait d’écritures qui avaient allure de provocation, puisque nos esprits bien pensants estimaient qu’elles dégradaient l’environnement. On les jugeait vandales, mais ce n’était qu’une façon d’atteindre ces sourds d’oreilles : « Voyez maintenant ! ». A chacun ses armes, à chacun sa forme de révolution…
Aujourd’hui, le « réseau » s’est organisé mais produit toujours débat. Très souvent maintenant, il obtient l’adhésion de la population, car – et c’est indéniable - il produit quantités d’œuvres magistrales.
C’est étrange les similitudes avec ce qu’il se passe aujourd’hui…
Ici, nous sommes à Montreuil |
et là à Bagnolet |
Bagnolet |
Jacques, qui ne rechigne pas à arpenter Paris en tout sens, est toujours captivé par les couleurs, le dessin, le trait, les textures, les supports, les mises en scène … C’est en effet une source d’inspiration inépuisable.
Parfois kitsch, parfois audacieux, souvent esthétiques, toujours incroyables, les graffs révèlent au public parisien et de passage des artistes aux talents magnifiques. Mon photographe n’a pas lésiné sur la quantité et la qualité des clichés et sur… les kilomètres parcourus aussi, en métro ou à pieds.
Mieux encore, accompagnés par un guide qualifié - ancien graffeur qui propose des parcours sur la thématique – c’est à Montreuil et à Bagnolet que se sont ainsi affutées nos connaissances sur cet art de rue.
On ne le sait que trop, les Streets Cultures sont en perpétuels mouvements : Voilà bien un pléonasme. C’est même un mouvement universel puissant aux multiples disciplines : skateboard, hip hop, slam, BMX, tatouage, graffs…
Si vous êtes intéressés, je vous conseille de contacter Felix, il vous dira les territoires, les couleurs, les traits, les messages, le respect, les pochoirs, les Battles, les Stickers, les Fatcaps, les Toys, les Crews[1], il vous dira aussi que cette histoire là commence bien avant l’invention des appareils photos numériques ! Il ne parlera pas des peintures rupestres pour écourter son propos (mais qui ont une importance capitale dans l’histoire de nos origines), il parlera plutôt de ce mouvement né à Philadelphie au début des années 50/60 – du lettrage essentiellement – et qui gagna vite Paris dans les années 68… Quant au Graffiti « Newyorkais », il explosera en France dans les années 80 (…)
Bref, il prendra le temps de vous faire découvrir son univers, de vous conseiller quelques lectures, car c’est un passionné qui aujourd’hui propose même des ateliers graff mais attention… uniquement sur des murs autorisés !
Reste que, avec l’avènement de cet appareil photo numérique, on peut aujourd’hui rendre compte de ce phénomène qui s’est peu à peu organisé et surtout crédibilisé aux yeux du plus grand nombre. Bien sûr qu’il existe toujours des « sauvageons » (oui, je préfère à vandales). Mais ce sont peut être des artistes en devenir et dont la quête est « the Fame », une célébrité et une reconnaissance revendiquées par leurs ainés au tout début de ce mouvement…
Quant à Jacques, sa moisson de clichés est on ne peut plus foisonnante, explosive et riche en couleurs. Un peu grâce à Félix aussi, car il est des quartiers où jamais il ne serait allé… Oui, il faut connaître un peu.
Mais laissons lui le plaisir de vous les faire découvrir.
Ce que je sais moi, c’est que nos plus jeunes rêvent d’apprendre à « graffer » et que le simple fait d’évoquer une telle possibilité fait briller leurs yeux… Alors Félix, nous nous reverrons très certainement au cours d’un de tes ateliers.
Pour le moment, nous vous laissons découvrir les fresques de ces artistes plus ou moins connus aux techniques et aux inspirations inventives et dont certaines sont « freestyle », alors que d’autres relèvent de techniques nécessitant du temps, du matériel et de fort nombreuses bombes et caps.
Notre premier article sur le sujet : Street Art - Tome 1
Hommage des graffeurs au photographe italien, auteur d'un livre sur l'Art Urbain |
Montreuil |
www.felixstreetart.fr |
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