lundi 6 décembre 2021

À LA NOLA !


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Puisque c’est là que tout commence et que tout s’est terminé le samedi 27 novembre dernier à Conilhac, oui, il est temps de porter un toast à la NOLAPour ceux qui auraient été distraits au cours du prologue de cette soirée, pour les absents et les néophytes – et j’avoue humblement ne pas être une experte en matière de Jazz – NOLA est la contraction de News Orléans et Louisiane. C’est dit, passons à l’essentiel : la soirée.


Sur scène, René GRAUBY, les traits quelque peu tirés mais le sourire malicieux présente la soirée. Puis avec un sentiment un peu mitigé ajoute… Oui, c’est la dernière, mais l’affiche était belle et tous les musiciens ont su goûter leur plaisir sur cette scène, tout comme le public. Comme chez lui, la simplicité est une valeur de premier ordre, il désire partager les remerciements qui lui sont souvent adressés avec la mosaïque de partenaires et surtout d’amis, de bénévoles qui participent fidèlement et activement à la réussite de ce festival créé voilà 34 ans. N’hésitons pas MERCI et 👏 BRAVO à eux tous.

 

Vous les entendez les premières notes de Ragtime, de blues mêlées à celles plus festives de swing ou en provenance des Caraïbes… Ce sera notre première partie,  inattendue ! Avec David CAYROU, notre guide, la Louisiane vient à nous. Ça respire l’allégresse et la détente dont nous avions besoin. À la Nouvelle Orléans nous rencontrerons les plus grands : Louis Armstrong, Sidney Bechet, Jelly Roll Oliver, etc. C’est « Old School », j’adore ça. 

Le trio composé de David,  de Thierry OLLE (piano) et Pierre COSTES (batterie) font voler le jazz et ses notes jusque dans les années 50.


Pierre COSTES

David CAYROU

Thierry OLLÉ

Mathieu HAAGE

Maintenant, nous savons faire la différence entre le ragtime à la sonorité africaine, très syncopé, qui date des années 1895 donc plus ancien que le style new Orléans plus dansant, où les cuivres prédominent. On profite de cette démonstration en présentiel pour remercier Mathieu HAAGE, trompettiste de talent qui surprend ses compères en intervenant sur la scène. Quant au swing, c’est plus enjoué encore puisque sur 4 temps et n’est-ce-pas que ça vous évoque les grandes formations de musiciens des années 35/40 qu’on appelait big bands. 

Bien évidemment toutes ces explications sont émaillées de morceaux d’anthologie. J’avoue ma préférence pour Bechet et ses Oignons !

Après cette brillante Master Class où le passé, le présent et l’avenir cohabitent, la pause s’impose.

Un quart d’heure plus tard, l’escouade de musiciens entre enfin en scène. Ils sont 14 sur une estrade modifiée pour les accueillir. Il y a là tout ce qu’on pouvait espérer de mieux : trompettes, trombones, sax, guitares, piano, batterie, contrebasse… Le décibel va gentiment chatouiller les pavillons de nos oreilles et ce n’est pas Dominique RIEUX (trompette) à la direction musicale de cette formation - qui va démentir ce propos. Le NOLA SPIRIT Big Band est dans la place ! C’est tout simplement fou, mais la folie n’est-elle pas un don des dieux ? 

Le plus inouï reste à venir : l’entrée de Gead MULHERAN, l’allure féline, la voix puissante, on ne s’y trompe pas, il a de l’énergie jusqu’au bout des orteils. 


Dominique RIEUX

Gead MULHERAN


Angie LARQUET


Ensemble, ils nous emmènent dans le quartier français de la Nouvelle Orléans, sur les bords du Mississipi, en musique, en chantant et même en dansant. Mes mots peinent à prendre en compte l’ambiance. C’est impressionnant, les trombones se balancent, les trompettes font de même, ça s’agite, les solos de guitare, de piano, de trompettes, de sax, de batterie s’enchaînent tandis qu’Angie LARQUET, telle une Joséphine Baker tourbillonne et ondule pour rappeler que Jazz et danse se synchronisent à merveille.

Gead, (permettez que je l’appelle ainsi), agile et tout en distinction nous enchante. Sa voix, ce rythme qu’il amène bat dans nos têtes et pulse dans nos membres ; ici ça claque des mains, les pieds s’agitent, les têtes dodelinent tandis que les musiciens amplifient cette belle scansion. Il y en a de la puissance, de l’intensité, du charivari. Bientôt sous la houlette de notre Irlandais c’est la salle entière qui chantera, les talents ne demandant qu'à s'exprimer. Ah ! la belle équipe. Sont-ce les arrangements parfaitement dosés qui mettent en valeur l'étonnante complicité entre musiciens et chanteur ou leurs années de collaboration passées. À vous de choisir. Je penche pour les deux.

Mais que font nos gamins turbulents ? Les voilà partis en procession avec à la tête de ce défilé notre « Marshall de cérémonie », ombrelle en étendard. Ça danse dans les allées et bientôt ça dansera même sur la scène.





Quelle soirée ! Quelle effervescence ! Tout à fait digne d’une dernière. En somme, le charme et la puissance de la Nola ont opéré, vous en doutiez ? 

Au point de départ va maintenant s’ajouter le point final. Non ?... Oui, j'oubliais l'annonce de notre présentateur d’un soir : La cave à Jazz ouvrira ses portes dès le mois de février de l'an prochain. 

Affaire à suivre, alors 😉. 

Reste qu'il s'agissait bien du dernier spectacle de la session 34 et il semble qu'après tant d'allégresse, beaucoup espère voir cette manifestation perdurer. 

Qu'ils se rassurent puisque ce festival a du sens et c'est bien au delà du plaisir qu'il procure. Le jazz est un touche à tout de par ses marqueurs multiples (origines et influences plurielles). Aujourd'hui encore, il essaime et inspire la plupart des courants musicaux. Il en gomme parfois les frontières : Il y a quelques années, des musiciens chanteurs tels que Sacha Distel ou Henri Salvador n'hésitaient pas à effacer les dichotomies. C'est ce qui leur vaut aujourd'hui de figurer dans deux référentiels : celui de la variété comme celui du jazz. Sûr, qu'il y en aura d'autres... Belle leçon du vivre ensemble et nous en avons eu une éclatante démonstration cette année encore. 

Bref , voilà qui augure un séduisant avenir à notre Festival.


Les seuls à avoir été à la peine ce soir, ce sont les photographes. Ils avaient si peu de place qu'il leur a fallu développer des trésors d’ingéniosité pour saisir la folie musicale du moment.

Ne dit-on pas qu'à l'impossible, nul n'est tenu... Et bien j'en connais un qui a fait mentir cette maxime !















Florent HORTAL
















Bravo à Dominique Rieux (Trompette) et sa formation (Tony Amouroux et Mathieu Haage - trompettes, Rémi Vidal, Jérôme Capdemont, Olivier Lachurie - Trombones, Christophe Mouly, Jean Michel Cabrol, David Cayrou et Pascal Pezot - saxophones, Florent Hortal - Guitare, Grégoire Oboldoueif - basse, Thierry Ollé - piano, Pierre Costes - batterie, Angélique Parquet - Danse et Gead Mulheran - chant 
                                        

[1]Ça reste à voir car des infos nous parviennent à l’instant qui contredisent ce propos : la cave à Jazz devrait ouvrir ses portes en février 2022. Merci pour ce scoop. 

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