D’un coup, le petit village de Conilhac est devenu capitale du cuivre !
Ne vous méprenez pas, nous parlons Jazz ici et cette annonce n’a rien d’étonnant puisque la région est devenue “terre de big band” (c’est la voix off qui l’a dit !).
Pour preuve, les archives de ce festival dénombrent une quantité impressionnante de grandes formations (62 si mon souvenir est exact) à se succéder sur cette scène. A Conilhac, preuve est faite qu’on aime la fidélité et… le bruit, mais pas n’importe lequel. Et croyez-moi pour accueillir tous ces artistes, tous ces musiciens, leurs instruments, pupitres et autres, il en a fallu des trésors d’ingéniosité.
Vous l’aurez compris, un seul orphéon ce soir, mais un orphéon de talent, rutilant de cuivres, un jazz band composé de 17 musiciens brillants dans chacune de leur spécificité (oui que des garçons, mais, mais… de tout âge. Le plus jeune arrivé n’a que 20 ans et se distingue par son passage au conservatoire national supérieur de danse et de musique de Paris. Rien que ça).
![]() |
| Dominique RIEUX |
Précédant l’essaim de virtuoses, Dominique RIEUX - leader de celui-ci et trompettiste solo - entre en scène. Il dira comment cet album est né, presque sur un “coup de fil” un soir... de Stan LAFERRIÈRE (pianiste, batteur, guitariste, etc. mais surtout compositeur arrangeur et chef d’orchestre) bref, pas n’importe qui puisque ce monsieur a même dirigé le grand orchestre de jazz de l'armée de l’air de Paris.
![]() |
| Stan LAFERRIÉRE |
Ceci étant dit, le maestro entre en scène pour en dévoiler un peu plus. Les deux amis ne sont pas avares de précisions. Ainsi ils ont eu l’idée d’inviter au côté du “formidable orchestre, fierté régionale, voire nationale” (sic Stan Laferrière) 2 solistes, notamment sur des morceaux spécialement écrits pour le Big Band Brass.
Attention, oreilles sensibles à vos bouchons, voici Bora, Bora, une tempête de sons qui évoque le caractère enflammé d’une épouse de notre chef d’orchestre et sur lequel Claude EGÉA et sa trompette flamboyante nous fera vibrer.
Ce qui impressionne, c’est l’ensemble ensemble… redondant ? Mais non, ils sont impressionnants et comprenez simplement la belle unité de cet ensemble et donc l’enthousiasme de Nicolas à nous les présenter ce soir. Rien ne dénote, tout est parfait, la transposition du sentiment, sa vivacité merveilleusement exprimée par le jeu musical de notre soliste. Ce morceau, on le croirait ciselé spécialement pour Claude EGEA et sa trompette par un chef d’orchestre admirateur de son art.
Accueillons le second soliste, un grand - par la taille, mais surtout par le talent - un saxophoniste qui évolue avec une aisance folle dans tous les styles et tous les instruments, une figure emblématique de l'école de Didier Lockwood, pédagogue et même chanteur, Stéphane GUILLAUME. Waouh !
![]() |
| Claude ÉGEA |
![]() |
| Stéphane GUILLLAUME |
“Take the A Train” … Vous connaissez ? Bien, mais façon puzzle à la Stan, voilà qui change tout. Derrière son pupitre, ce dernier lance l’orchestre - 1 2 3, tandis que notre saxophoniste explose, suivi dans sa mélodie par un piano et une batterie complices. là, il y a du souffle, du contrôle, de la technique mais surtout de l'éloquence, quelle créativité, quel frisson.
Puis il y aura ces moments plus tendres où nos leaders présenteront des compositions pour leurs enfants, des moments réservés à nos musiciens (Jean Michel CABROL, Christophe MOULY, saxophonistes), des moments où Claude et sa drôle de petite trompette courbée (bugle) nous enchantera, des solos :
de piano avec Thierry GONZALEZ
à la guitare avec Florent HORTAL et
à la trompette avec Dominique RIEUX
Voire même des petits moments attendris. La présence de Jacques ADAMO dans la salle émeut Claude EGÉA qui se remémore ses années d'étude musicale.
Bref, soyons honnêtes : Brio, style, aisance, inspiration, un assemblage de talents qui chatouille nos oreilles avec des décibels hors des limites admises. Si l’enchantement est bien présent, notre audition a besoin d’une petite pause pour déguster éventuellement un cru du cellier des demoiselles de Saint Laurent de la Cabrerisse durement touché cet été par les incendies.
Avant de nous laisser aller à la détente, Dominique rappelle que l’album vient justement d’être livré et qu’il est présent à l’accueil. Bel à propos.
La seconde partie nous paraîtra bien courte au regard de la première, mais il faut comprendre l’effort qu’implique ce type d'instruments (les cuivres) ; il s’agit de disciplines qui demandent un entraînement constant pour atteindre cette maîtrise exceptionnelle de l’instrument.
Je reste admirative de telles performances et la référence à Duke Ellington aujourd’hui ou Louis Armstrong fait sens.
Le BIG BAND BRASS n’a pas à rougir de sa réputation, ça brillait sur scène, ça brillait de talent et ça brillait de joie ce soir.
Il me faut à présent vous présenter chacun de ceux qui manquent à l’ppel, ils sont tous spéciaux, une bande de copains qui pour certains cheminement au côté de Dominique depuis leurs années folles…
Commençons par les Trompettes, Tony AMOUROUX, Philippe LAUDET et le petit dernier Clément BRUNET
Enchaînons avec les saxophones, Ferdinand DOUMERC, David PAUTRIC et Gaël PAUTRIC
Les Trombones maintenant, Rémy VIDAL, Michel CHALOT, Olivier LACHURIE et Jérome CAPDEPONT
Reste la contrebasse de Julien DUTHU et la batterie d’André NEUFERT.
Un ensemble parfait et j’ajouterais nécessaire pour ce samedi 15 novembre où l’on a pu renouer avec la légèreté et le sensationnel.
Pour clore ces quelques impressions, je vous le fais à la manière de Stan Laferrière : NANANÈRE (ou NANAN’AIR)... en référence à Ravel et à son Boléro !
![]() |
| Dominique RIEUX et Jean Michel CABROL |
![]() |
| Florent HORTAL |









































Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
VOS COMMENTAIRES