(Voilà bien un titre à la Vargas…)
Valérie et Jacques occupaient leur après midi du samedi 8 Novembre à saisir les meilleurs moments d’un filage. Les artistes présents ce soir sur la scène du Festival à Conilhac ajustaient son, voix et déplacements sous le contrôle bienveillant des Nicolas.
La température extérieure avait chuté aux alentours des 14 degrés en cette fin de journée, mais qu’importe, puisque ça devrait chauffer à la tombée de la nuit… Se profilait-il un virage à 180° ? Quelque chose de différent du samedi précédent…
Voilà pour l’intrigue ! Mais de quoi parle-t-on ? D’un différend, d’une rixe, d’un incident majeur ?
Je vous fais la mise au point, parce que là, je sens que je vous ai perdu…
A l’entrée du Barnum, sur votre gauche, il y a toujours une petite table pour Jérôme BAUGUIL. Cet inconditionnel des romans noirs, polars, thrillers et autres propose dans le dernier journal du festival, un choix de lectures policières dont les auteurs d’hier sont à saluer. Pour nous qui sommes toujours en demande du dernier Goncourt, Renaudot etc., relire les incontournables, se replonger dans le passé, n’est-ce pas une superbe idée qui me permet ainsi de rebondir sur le programme de ce soir :
Une plongée dans le passé avec des artistes talentueux et régionaux.
Ils ont relevé ce pari de nous entraîner dans les méandres d’une échappée historique dont l’aboutissement reste fort joyeux.
D’ailleurs, notre premier trio va de suite nous réveiller. Pour cela, rien de mieux qu’un bon Larsen dans les oreilles et un premier rire….
Voilà donc
l’accordéon de Philippe DELZERS, et ne vous arrêtez pas à ses petites maladresses, c’est juste un peu de trac ; dès lors que ses doigts s’agitent sur son instrument, c’est un virtuose !
le saxophone de Pascal PEZOT qui nous réserve lui aussi bien des surprises d’interprétation,
et la contrebasse d’Eric ROBERT discret et talentueux, qui entrent en scène.
La cave à jazz sait révéler ses pépites. Voici trois beaux musiciens qui vont nous offrir un concert en trois parties.
MUSICOLORIS vagabonde de la variété à la musique de films, en passant par du traditionnel, du festif, de la musique du monde et accordéon oblige, du Richard GALLIANO.
Aussi le premier titre ne pouvait être que Vagabond, puis ce sera Amy Winehouse et l’incontournable back to black.
Un sourire béat sur les lèvres, nous fermons les yeux : on écoute l’élégance et l’agilité avec lesquels chaque morceau défile. Pourtant, il en faut sûrement des heures de travail pour interpréter du Sidney Bechet aussi naturellement et avec cette belle décontraction.
Le saxo est véritablement impressionnant et les medleys maîtrisés. C‘est rapide, enlevé, joyeux, trois musiciens brillants qui passent de Vladimir COSMA à de la musique aux intonations qui fleurent bon nos régions, la Grèce ou l’Espagne. Chacun son moment, chacun sa place. Pas de regret d’être là. Le public accompagne en frappant des mains ou en claquant des doigts.
Ça s'enchaîne presque sans respiration, incroyable ! De la vivacité, de la fougue, ils occupent la scène de manière impressionnante. Et puis, il y aura ce moment de grâce avec l’Aria de J.S. BACH et dont l’interprète iconique ici reste Richard GALLIANO. Morceau hommage au contrebassiste et ami Michel POULET, étoile parmi leurs étoiles, décédé voilà une dizaine d’années et avec qui ils avaient tissé des liens d’amitié indéfectibles. Et c’est sur ce dernier morceau qu’ils se retirent aussi simplement qu’ils sont arrivés.
La blanquette de Limoux est à l’honneur pour cette soirée cabaret qui marque toujours la programmation… Mais déjà l’entracte se termine.
Merci FEET de nous narrer en danse, en musique et j’ajouterai parfois avec humour cette histoire de la danse jazz, base des danses modernes. Et merci également d’avoir évoqué les années honteuses…
La brume est là et donne à la scène une ambiance de clair obscur digne des salles de jeux clandestines dans lesquelles tabac et alcool complétaient le décor.
Ils sont là nos artistes, prêts à s’élancer :
La chorégraphe et danseuse : Angélique LARQUÉ qui fera couple avec Thierry VOSDEY
Le conteur et saxophoniste : Matthieu ALLEMANDOU,
Au clavier : Thierry OLLÉ et à la batterie Pierre COSTES
Promis, nous ne quitterons pas nos fauteuils, sauf dérogation express. Mais, je peux d’ores et déjà vous dire qu’il y en a qui feront fi de la consigne pour se retrouver sur scène… Esquisse d’une danse en ligne qui, pour être honnête, était réussie
Traversons maintenant les siècles et les océans. Le point de départ de cette histoire c’est bien ce vieux continent qui se veut découvreur de nouvelles contrées mais qui n’hésite pas à mettre en place un commerce ignoble qui durera d’ailleurs jusqu’au 19ième siècle : la traite négrière. Ces millions d’africains déportés sur le sol américain notamment, dans des conditions inacceptables, se verront même refuser le droit de chanter, voire de danser. Et pourtant, de cet esclavage odieux naitra le RING dont nous aurons une première démonstration. Un premier frisson à l’appui du chant à capella.
Inutile d’ajouter que la lutte et la route seront longues avant la liberté d’expression. Heureusement, la narration se veut légère et se saupoudre de plaisanteries et de moments de grâce… comme ces claquettes exécutées par Angélique sur une Tap Dance suivie d’une gigue Irlandaise poings fermés illustrée par Thierry. Ils sont brillants nos danseurs sur cette petite scène.
Nous voilà arrivés en Nouvelle Orléans. Il sera question du grand Louis Armstrong, de ces lieux secrets où l’on chante le blues et où l’on danse le Charleston, presque du mime animalier aux dires de Matthieu que je crois sur parole, d’autant que nous aurons plus tard des démonstrations plus drôles encore avec fessées, brossage de pantalons, auto stop ou épouvantail, bref tout est bon pour danser dès lors que c’est fait dans la joie, les rires, la bonne humeur.
Laissons de côté la guerre de sécession pour ne parler que de la danse des “blancs” le quadrille, que les esclaves ne manqueront pas d’imiter, tout cela suivi de la venue du Grand Marshall. Et c’est exactement là que les mouchoirs blancs (fournis à l’accueil) s'agitaient dans une explosion de sourires et de rires (il faut avouer que Matthieu ne s’est pas économisé, il était d’une grâce inouïe). Sachez cependant que ces parades viennent de donner naissance au JAZZ.
Apprécions maintenant les danses lascives souvent chaloupées avec des mines désabusées. Des danses que les afro-américains trouvaient parfaitement immorales. Chacun sa sensibilité, les autres n’aimant pas les mouvements de base des danses noires.
Puis il y aura les guerres, où nombre de soldats s'encanaillent et pendant lesquelles le jazz se démocratise enfin.
Quoi de plus normal que de retenir le mouvement des garçonnes, mouvement féministe en avance sur son temps !
Il y aura, il y aura, il y aura :
les danses animalières, avec démonstrations de queue de vache ou imitation de chameau tout cela précédés par
un défi rigolo pour un pari perdu avec présence sur scène de l’ingénieur lumière du groupe,
la présentation du saxo de Matthieu (un instrument dont l’idée germait dans la tête et les mains d’Adolphe Sax, un inventeur belge de génie bien peu reconnu) un instrument qui transitera par l’armée avant d’arriver sous les doigts magiques de Coleman Hawkins qui, lui, en fera l’emblème du jazz. Noblesse oblige, notre conteur n’oublie pas de présenter la batterie (grosse caisse, caisse claire, charleston, cymbales etc.) et le piano Hammond si cher à Rhoda SCOTT et à Thierry bien sûr.
Je voudrais ne rien oublier, mais nous ne sommes pas dans un compte rendu de session ou de conseil municipal. Il faudrait encore parler du Swing, du Jazz acrobatique dont la démonstration nous laisse sans voix, voire de cette danse pas si lointaine de la Macarena, cette danse en ligne pour laquelle l'envahissement de la scène par une majorité de garçonnes faisait chaud au coeur, du Boogie, du Modern jazz, des danses caribéennes, etc.
Car ici, l'important c’était la joie de transmettre, le bonheur d’un public prêt à danser et qui debout, exécutera sous la houlette du groupe FEET une chorégraphie immortalisée par nos photographes présents dans la salle en cette fin de fresque dansante, historique et musicale.
Pardon pour toutes les impasses, les oublis, les omissions et bravo pour ces deux prestations, c’était une fois de plus, très réussi, très drôle, très réconfortant..
Et je ne vous apprendrai rien, en vous disant que le crédit photos est de JACQUES MONTEREAU





















































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