lundi 5 novembre 2018

LA MUSIQUE N'ABANDONNE JAMAIS

Silence de circonstance lorsque les lumières se font autres ! Une fraction de seconde à peine… Car les applaudissements et la rumeur enflent lorsque les premières notes se déploient généreusement dans la salle de concert qui accueille - pour sa 32ièmeannée - le FESTIVAL JAZZ DE CONILHAC.

Les plus grands viennent ici.  GEAD MULHERAN et son élégance concentrée – une élégance anglo-saxonne - un rien facétieux et si talentueux conforte cette vérité. Mais en est-il besoin ? Avec le « BRASS MESSENGERS », ils ont fait « un tabac ». Le tonnerre d’applaudissements qui s’est déchainé sur l’accord final signe et surligne la qualité du spectacle, celle des artistes et la véracité de la réputation de ce festival.
N’est ce pas incroyable qu’un si petit village bénéficie d’une telle aura ? Cette manifestation mérite bien sa notoriété. Si elle a franchi les modestes frontières audoises sans difficulté, la renommée internationale s’est gagnée peu à peu au travers d’une programmation qui s’est voulue immédiatement ambitieuse, audacieuse, incroyable ! Mais la passion était là, dans la tête et le cœur d’une poignée d’hommes, mordus de jazz, sensibles à toutes ses formes, épris de swing comme de boogie woogie, de rythmes New Orleans, etc.
Et devinez qui était aussi dans la salle, le soir de la première ? Le photographe, celui dont je vous parle et vous reparle sans cesse… Vous pensez que ça confine à la manie et bien pas du tout ! Car cette année, Jacques y expose une trentaine de ses clichés en noir et blanc : Un parcours de moments d’anthologie des années précédentes, où l’on retrouvent les plus grands, de Didier Lockwood à Sarah Lenka, Lucky Peterson, Kyle Eastwood et bien d’autres. N’est-ce pas là une bonne raison d’être fière ? 
Oui, le photographe se régale de cette musique dans le clair obscur de cette salle polyvalente, dans ces lumières blanches et bleues, dans ces enchevêtrements de micros, dans cette concentration de musiciens qui envoient les décibels pour couvrir la salle jusque dans le fond. Oui, il adore le jazz et l’intensité des regards de ces artistes hors pairs, la rutilance des instruments, la chaleur, la puissance des voix et les rythmiques qui le distraient trop souvent de son objectif…






















Mais c’est ainsi qu’il surprend la sérénité d’un geste, quelques pas esquissés, une boutade qui rend joyeuse toute la salle. Et si son œil s’évade c’est pour mieux saisir le regard chargé d’émotion du batteur, là juste derrière le jazzman… Je vous l’accorde, c’est une façon très particulière de discerner tout ce qui germe sur la scène. Mais cela fait, à coup sûr, d’exceptionnels clichés.




On devine aux premiers mots de cet article que le concert fut mémorable. C’est un fait, il le fut.
Croyez-moi, tous les ingrédients d’une première étaient réunis : le charme, l’humour anglais and the Voice – celle de Gead Mulheran, le choix des standards superbement interprétés, le swing des arrangements, ces huit musiciens constituant le Brass Messengers et un public dans l’urgence de cette communion musicale et qui n’attendait que les premières notes pour foncer avec enthousiasme dans ce bonheur quasi physique attendu une année durant.
Et au regard de cette foison de photos qu’il a fallu trier et choisir dans l’exaltation du moment, ce qu’il en ressort c’est une frustration à ne pouvoir tout vous proposer…
Vous voyez, vous entendez cette musique ? Vous ressentez cette liesse… Chut ! Écoutez, c’est la folie de Gead. C’est sa voix puissante qui reprend sur des chorégraphies et des arrangements très originaux New York, New York, Strangers in the night, My way… 
Ah ! Ce concert, quelle joie, quel bonheur ! Ça vous envahissait tout entier. On en reconnaissait les premiers symptômes à l’apparition du léger sourire qui s’accrochait aux lèvres. Il semblait alors que s’évanouissaient les journées brumeuses et pluvieuses et même les soucis du quotidien. Mais l’aviez-vous remarqué ? La musique n’abandonne jamais, elle veut tout. Elle emporte votre corps aussi. Elle vous fait gentiment chalouper. Puis les mains et les doigts s’en mêlent et c’est comme une belle surprise… Car le jazz a aussi des pouvoirs occultes, il pénètre dans votre esprit pour un plaisir absolu, c’est « no limit » et c’est fichtrement bon. 
Oui, la salle était conquise, debout, ovationnant sans retenue la formation et son chanteur, reprenant en chœur et claquant des doigts sur la collection d’airs connus avec plus ou moins de brio mais dans une joie partagée.











Ce fut une première réussie et le festival n’a pas fini de faire parler de lui pour sûr !
D’ailleurs dès le lendemain, il propose tout autre chose : du gospel dans une église suivi d’une déambulation sous le soleil en direction de la cave à jazz. C’est là que sera servi un repas festif sous une pluie de notes musicales et rythmées à souhait. Le périple se poursuivra en Nouvelle Orléans avec Sydney Bechet, Fats Waller, Louis Amstrong…
À Conilhac, ils appellent cela un « voyage musical ». Àmon avis, le concept s’apparente plutôt à un marathon, à une performance et on dit BRAVaux musiciens de Jean Santandréa qui assureront cette prestation incroyable.
Ils nous prouvent que oui, la musique – et le jazz en particulier - n’abandonne jamais ! Elle appartient à tous, elle emporte tout le monde avec elle dans cette fraternité qui fait tant de bien.







1 commentaire:

  1. Bonjour,
    Merci pour ces mots et ces superbes images, je suis sincèrement touché, car vous exprimez avec des mots en décrivant le spectacle ce que j'essaie de donner sur scène, je veux être convoyeur de joie pendant ces moments éphémères partagés avec le public, et offrir une partie de mon âme dans le souffle qui devient des notes . Bonne continuation et au plaisir de vous retrouver un jour à Conhilac,
    All the best
    Gaad

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