lundi 29 mai 2017

UNE MADELEINE DE PROUST

Comme ils ont été bien inspirés de s’y rendre nos DEUX J[1] à NATUR'AILES ! C’était le rendez-vous à ne pas manquer. Pour quelques jours, Narbonne et sa plage deviennent le territoire des cerfs-volants. 
Que voilà une belle évidence... rien que le mot "cerf-volant" trouve son étymologie dans la langue méridionale : En occitan, cerf-volant se dit sèrp-volanta et désigne un serpent volant.
Oui, oui, je fais un peu ma maîtresse d'école, toutes mes excuses ! Pour autant, ce rassemblement est fréquenté par les plus grands et nous avons le droit d'être fiers.
Oui, mais voilà, comment transmettre les sensations ressenties avec toute leur subtilité, avec le soleil qui baigne la plage et illumine le ciel, avec la chatoyance des couleurs, les cris, le monde, ces quelques embruns qui vous titillent parfois les papilles, les parfums de friture mêlés à ceux du sucre des barbes à papa ou des pralines, mais surtout avec le vent qui vous caresse le visage et agite doucement ces jolis engins I N D É M O D A B L E S – peut-être même que nos aïeux se sont émerveillés en voyant le vol acrobatique et artistique de l'un d'eux...
Heureusement pour moi, les photos prises par Jacques sont minutieuses dans les détails et permettent de restituer l’essentiel de l’ambiance et du lieu. Il y manque peut être tous ces champions du monde, ceux-là même qui manipulent ces grands mobiles et nous font rêver.  Mais il est bien difficile de les approcher, entourés de leurs « teams », de leurs sponsors et des forces de sécurité bienveillantes. Et puis, la technique a parfois besoin d'espace, n'est-ce-pas ? 



prêts au décollage

Mais voyez cet escadron en V prêt en à découdre contre vent sans marée, voyez cette justesse dans les intervalles, cette aisance dans la figure, cette souplesse dans le maniement… la formation semble accordée électroniquement pourtant le chef d’orchestre lui est bien humain. On l’imagine composant avec le vent son ballet de haute volée. Le temps de poser sa baguette, le voilà chorégraphe.  À bien y regarder, on se dit que tout est facile, simple alors qu'au contraire tout est calculé  pour un pilotage et un vol réussis : la forme du cerf-volant, son poids, son centre, sa texture, la traction des fils et surtout, surtout la vitesse du vent et sa direction. C’est avec lui qu’il faut savoir composer. Internet nous renseigne sur bien des domaines et celui-ci trouve son écho dans des blogs plus ou moins techniques.




Mais il n'y a rien sur l'émotion, sur la poésie, sur la magie du moment, sur les sentiments qui se déchaînent... Jacques lui était comme un enfant. Les cerfs-volants sont un peu sa Madeleine de  Proust. D'ailleurs, nous en avons des petits, des plus grands qui ont volés au dessus des plages d'Arcachon, d'Hossegor ou de Narbonne.
J'ai omis de dire "achetés pour les enfants" mais rarement maniés par eux...
Est-il bon d'encourager le penchant de ce "Papy-Minou" ? Je l'ignore, je sais juste qu'il est heureux et qu'il nous donne à voir de bien jolis clichés.
Moi c'est l'instant de grâce qui me touche lorsque le cerf-volant fait de multiples volutes, lorsqu'il s'élève avec la force et l'élégance  d'un planeur. Voyez ces pieuvres géantes dont les couleurs rappellent étrangement celle des télétubbies. Je sais ma référence un peu datée,  mais elle est venue de suite à mes méninges et puis 20 ans c’est tout jeune, et puis il n’est question que de couleurs, flûte !
Voyez ce ban de sélènes prêt à s'enfoncer dans les eaux chaudes de la Méditerranée, ces baleines, ces ours blancs… ou ce petit ver tout vert aux petites pattes innombrables qui se tortille et se cambre au gré des vents…










On les dirait presque animé sortant tout droit des studios de Pixar  - c'est mieux comme référence, c'est d'actualité, d'autant que je peux le prouver :

Pub des Studios Pixar
Finalement mon Papy-photographe… il n'est rien qu'il fasse mieux que de prendre en photo un beau sujet. Celui-ci lui tenait vraiment à cœur, pensez il était absent l'an dernier au moment de sa programmation. Et puis, il fallait un regard aiguisé pour organiser toutes ces formes et ces couleurs et pour les présenter de façon à ce que cela nous ravisse.

Croyez moi, il était au paradis ce dimanche, mon gamin !






 
affiche officielle du rassemblement




[1]  Il n’y avait que mon amoureux et celui de Renée. Le troisième reprend des forces et se re-muscle bras et épaule afin de vite reprendre en main ces boitiers si chers à leur coeur … et au porte monnaie !!!!!