jeudi 30 août 2018

UN CERTAIN PREMIER DIMANCHE DE JUILLET

Deux mots en arrivant « c’était bien ! ». Jacques n’est pas ce qu’on pourrait appeler un expansif. Mais la gestuelle qui accompagnait cette courte phrase laissait deviner qu’il avait pris bien du plaisir. C’est donc la lippe joyeuse et d’un pas alerte qu’il rejoignait son bureau pour y lire ses cartes mémoires.
J’avoue avoir été étonnée ! Nous n’avions pas dans notre discothèque, un CD de Jean Jacques DEBOUT, ni même un de ses 45T.

Dois-je aussi ajouter que de sa carrière, Jacques ne connaissait rien. Il ne savait même pas qu’il était le mari de Chantal GOYA, à laquelle il offrait un nom de scène et une carrière magistrale auprès des enfants. Et le voilà qui m’en informe, mais … je sais ! Tu te souviens Jacques, on s’est connu alors même que je m’occupais – à l’époque - de programmation de spectacles. Alors tu penses si j’en ai lu des biographies. Et puis avant d’être grands, nos enfants ont été fans du lapin, de Bécassine ou de Bouba
Pour ma part, j’ai retenu de l’artiste qu’il était auteur compositeur pour des interprètes connus, qu’il était doué pour créer du spectacle, j’ai retenu de lui cette romance « redeviens Virginie ». Bien peu, je l’avoue, mais c’est chacun son style. Jacques et moi n’étions pas spécialement des accros du « star-système »...
Par bien des côtés, le Festival de Gaujac permet des remises à niveau intéressantes au travers de ses programmes souvent éclectiques. C’est là une vertu qui n’est pas à négliger.

Voilà donc Monsieur Jean Jacques DEBOUT, 78 ans, sur scène devant un public - n’ayons pas peur des mots – de fans de la première heure. Et hormis sa chevelure quelque peu grisonnante, le temps ne semble pas avoir eu d’emprise réelle sur lui. Le charme opère ici comme partout où il passe et je constate qu’il parvient même à conquérir de nouveaux adeptes !















N’est-ce pas Jacques, qu’il s’est passé quelque chose, n’est-ce pas que tu as adoré sa présence sur scène, son grain de voix, ses mélodies, son histoire. Je taquine, je taquine…
Remarque, le public était « à fond » : Il fredonnait et il chantait parfois à sa place. J’avoue que c’est touchant de voir de voir ce monsieur tout en simplicité, alors même qu’il côtoyait les plus grands (Marlène Dietrich, Barbara pour ne citer qu’elles, la liste est si longue). Tous faisaient confiance à son génie créateur, à son inspiration débordante. 
Et ça ne tarit pas d’applaudissements ce premier dimanche de juillet à Gaujac pour saluer son talent.
Pas de starisation pour Jean Jacques DEBOUT, au sens traditionnel de l’expression. Il a beaucoup écrit pour des artistes qui faisaient grand bruit dans les pages de différents magazines et pour de plus discrets aussi, mais je n’ai pas souvenir de titres explosifs à son propos et quand bien même il faut bien que jeunesse se passe.
De savoir, que cet homme discret aimait Trenet me plait, qu’il le revendique, c’est on ne peut plus épatant. 
Et puis, excusez moi du peu, mais vous avez vu ces photos ! Alors là, je dis BRAVO. On sent bien que cet artiste était … inspirant dans sa simplicité. Quelle délicatesse, quelle émotion, quelle fragilité et quelle force aussi.
Voyez celles qui nous donnent à découvrir cette silhouette toute simplette sans strass ni paillette. Une espèce de prestance désinvolte… Face à son public, le sourire aux lèvres, c’est sans hypocrisie, oui il est sincère et réellement heureux de la rencontre. 
Déjà la veille, il prenait la mesure du lieu, car on peut être doué pour créer des spectacles, des chansons, on peut aimer le gout du risque, son expérience des tournées et son expertise lui ont appris à contrôler tout ce qui peut l’être.
S’il est venu accompagné de musiciens de grands talents - avec lesquels la connivence est manifeste - il y ajoute tous ces grands noms de la  chanson française côtoyés, choyés et notamment BARBARA. 
Il interprètera d’ailleurs avec émotion « c’est trop tard » au piano, un texte qu’elle écrivait, alors que lui composait la musique. Quant à la chanson, elle était offerte - à l'époque - à Marlène Dietrich. Si sa composition remonte à 1972, elle reste tristement dans l’air du temps : Quel écho à notre actualité… 
Certaines choses perdurent hélas qui ne devraient pas ! Nombre d’artistes avec leurs mots et leurs notes de musique s’applique à les souligner. Ce n’est sans doute pas suffisant pour lutter contre les injustices et les faux semblants mais c’est bien mieux que la « conspiration du silence » et le mutisme. 







Jean Jacques DEBOUT fait partie de cette tribu là : Sa façon de militer, c’est la chanson. C’est souvent fait avec poésie, discrétion et simplicité mais c’est dit et à 78 ans, il ne renonce pas, il ne s’éloigne pas, il est là, discret mais présent et le public l’écoute.
Jacques lui s'est régalé. Sans doute l'élégance de ce monsieur, sa sobriété lui offrait-il là, la possibilité d'un travail "soigné", qu'on croirait presque "pausé". 
On sent le photographe attentif aux marques d'affection du public pour sa vedette. On sent qu'il a tout fait pour les retranscrire au travers de choix de postures, d'angles de prises de vue et de couleurs... Il n'a pas à rougir de ses choix, car il semble bien que cette soirée du 1er juillet 2018 ressemblait à une petite plage de tendresse !
Ainsi, la silhouette de l'artiste saisie de dos et nimbée d'un liseré mordoré souligne encore davantage cette présence lumineuse. Cela semble simple, si simple et pourtant le cliché a quelque chose de véritablement sophistiqué. C'est juste à regarder, il serait vain d'essayer de comprendre... Il vous suffit de l'apprécier.






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