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mercredi 4 juillet 2018

LA GÉNÉROSITÉ DE L'IRLANDE !

GERRY CARTER
A côté de lui, j’ai souvent appris à regarder. Armé de son appareil photos, Jacques est curieux, heureux, rigoureux, généreux, aventureux, malicieux mais jamais vaniteux ; en somme, je crois qu’il est doté du « sixième sens » des artistes qui s’ignorent. C’est toujours intéressant, voire étonnant de le regarder faire, surtout quand celui-ci entre en action. 
Curieux ! C’est le moins qu’on puisse dire. Il a toujours un sujet à découvrir et quand je l’ai vu embrayer sa belle mécanique jeudi, j’ai tout de suite pensé que le projet allait avoir de bien jolis rebondissements.

mercredi 6 juin 2018

LA FÊTE À THEZAN

Nos petits villages expriment la vie de mille manières. Ce sont des lieux d’enseignements, car bien souvent là, avec très peu de moyens, ils font beaucoup pour survivre. Et savez-vous sur quoi cela repose ? Fréquemment, sur des engagements individuels. Des femmes, des hommes souvent soudés par cet objectif commun qui est de faire vivre le milieu rural, voire de le faire survivre ou revivre. 

lundi 7 août 2017

OLÉ !

Il est à peine la demie après minuit lorsque la voiture reprend sa place au garage…
Il claque la portière, monte rapidement les marches qui vont du sous-sol à la maison et fonce directement dans son bureau, son sac photo accroché à son épaule.
C’est immuable : Après une séance photos, il ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil sur son travail… peu importe l’heure, il ne transige jamais sur cet impératif.
Juste un œil, enfin presque…
Car Jacques se couchera deux heures plus tard avec toujours cette même irrésistible envie du bien faire. Surtout, si le sujet traité renforce cette envie.
Et là encore, carton plein pour l’Espace Gibert et ses jeudis festifs : La scène résonne encore comme en écho à cette culture hispanique - gitane - bien implantée dans notre région occitane. C’est une culture d’extérieur contrairement à la nôtre qui souvent s’enferme dans la maison. Ils aiment le  « bruit », parle fort, nous aimons le calme et notre verbe est un octave en dessous. Pour certains les différences génèrent des problèmes insolubles à résoudre.
« Pas moyen » diraient-ils, de régler une telle équation... pourtant ce jeudi soir dans la cour du 24 bd Max Dormoy, 200 personnes présentes prouvaient le contraire.
La culture gitane était à l’honneur avec son flamenco (Antonio Machado écrivait : « les gitans appellent les Andalous gachõs et ceux-ci appellent les gitans ironiquement les flamencos...), ses guitares, ses poèmes chantés qui font palpiter les cœurs et tirer des soupirs, ses robes à volants et ses talons qui claquent.
Les artistes attachent toujours beaucoup d’importance au souvenir de ceux qui se sont illustrés dans leur art. C’est la raison du spectacle créé par la compagnie Lorenzo Ruiz.
L’hommage vibrant à Antonio MACHADO est comme un cadeau. Le public va tout savourer… les attitudes en gestes de supplique, les physionomies, les envolés, l’art avec lequel les sentiments nous sont transmis, la grâce des danseuses, les solos de guitare, les chants si caractéristiques, la prestation inouïe de Lorenzo avec son « tablier de cuir », les claquements de mains et de pieds, les mouvements des poignets, les ports de têtes…








C’est une prestation mise au service de la transmission de la tradition avec le cœur, et l’âme. Les artistes n’ont que cela dans la tête comme vecteur de vie. C’est tellement curieux comme ils sont aptes à exprimer l’inexprimable. Regard fiévreux, chorégraphies réglées au millimètre, les morceaux s’enchaînent avec passion. Lorenzo commente parfois (en espagnol). Même là, la langue ne sera pas une barrière. Le charme de sa voix – chaude – opère et porte avec flamme, le message qu’il adresse.
Le photographe s’est laissé séduire par cette ambiance, cette intensité du moment, ces martellements du sol, ces artistes qui se dressent fiers et poignants dans l’exercice de leur art et le plus étrange ce sont ces ombres que retenaient les murs. Elles parvenaient  à le charmer.

L’art a le pouvoir de convaincre même les plus rebelles : Il montre les différences pour mieux les abolir ou mieux les sublimer. Il balaie les frontières, il rassemble à tout niveau. Voici mêlés la danse, la chorégraphie, l’esthétisme, la photographie, la musique, la communication, l’architecture, le journalisme, l’organisationnel, la technique, la gestion, les pays, les cultures, les gens du sud et ceux du nord ou d’ailleurs, les plus jeunes et les plus anciens, les passionnés, les curieux, les actifs, les vacanciers, etc. Tout est là dans une belle communion.
  - « Mais dites-moi Professeur Gibert, n’auriez-vous pas résolu une belle équation ? »
  - « Et les photos, Jacques, tu peux me croire, elles valident ce beau résultat ».








« Ce n’est pas parce qu’on ne connaît pas le nom des fleurs qu’elles s’arrêtent de nous embaumer ». J'espère que Monsieur Richepin saura me pardonner - la haut - de n'avoir pas exactement retranscrit ses mots.
Mais l’idée est là : Le Flamenco et la troupe de Lorenzo Ruiz nous offraient tous les parfums de l’Andalousie, de sa culture tellement respectueuse des traditions sans retenue, sans même nous demander un retour... 
Tant de belles choses encore méconnues, tant à découvrir encore et toujours. Il faut juste faire l'effort de tendre la main.

Le public a su exprimer sa gratitude sur le moment. Jacques - lui - a pris le temps nécessaire, mais on le voit ici, il a su saisir l'insaisisable.


















jeudi 13 avril 2017

CUBA III - VOILÀ, C'EST FINI


N'est-ce-pas que c'est drôle, Madame ?
Vous vous souvenez ? Lorsque nous quittions la Vallée[1], c’était pour aller sur CIENFUEGOS… en taxi comme de coutume...
Un fameux « bazar » ce voyage, presque un vaudeville : Chaque étape a son lot de rebondissements qui produit des réactions pour le moins contrastées… Souvent, c’est le logement qui est en cause. Bref, on ne s’ennuie jamais. Mais lorsque la « tuile » arrive, la réaction de notre petit couteau suisse - Solange - est immédiate. Elle n'est jamais féroce pour régler le problème. Admirez le jeu de scène : Exécution impeccable, entre irritation et agacement, négociation et apaisement. Le talent ne s'explique pas. Elle l'a et il est doublé d’une belle et grande générosité, un cœur sur pattes je vous dis.
Pourtant, retenons cette leçon : pour aborder le pays hors sentier battu (je parle là des voyagistes en tout genre), apprenons la langue. Cela évitera que ce soit toujours la même qui s'y colle.
Le malentendu se dissipe enfin… après le « dépose-bagages » tant convoité, c’est parti pour une footphoto[2].  
Le terrain de jeu est une nouvelle fois à la taille des espérances avec un double escalier qui s’offre d’entrée de mi-temps aux photographes, un véritable chef d’œuvre posé juste là dans une cour ouverte et plus loin, une place immense où s’étirent des dizaines de chaises et des arbres majestueux.







Nous défilons devant le collège, une église, des lieux où l’on danse avec des musiciens en live en journée comme en soirée, un bar mais surtout un théâtre inénarrable au charme irrésistible. C’est lui qui nous retiendra. Pas simplement pour ses origines françaises, mais parce qu’il a le charme des théâtres à l’Italienne, avec un petit côté désuet presque fragile. Et en même temps, il en impose avec son fronton de mosaïque et son entrée où la symétrie est de mise, Art Déco… Un théâtre somptueux. Plus loin, la tour du Palacio Ferrer en cours de réfection nous livrera une vue exceptionnelle de la baie.






sous les arcades du théâtre 

de la tour Ferer



Et puis, surprise une rencontre inespérée… Gérard et Chantal, qui préféraient le voyage organisé plutôt que notre aventureuse escapade. Nous nous poserons ensemble le temps d’un verre et dans le charivari des notes de salsa.
Mais voilà que le Malecón et ses couchers de soleil de fiction aimantent les photographes. Ils les précipitent même. Il suffit de regarder les clichés pour en comprendre les raisons…
Nous repartirons par les rues pavées aux trottoirs en plein et en délié et surprendrons des essaims d’éphémères dans leur danse du feu.








Il y aura le ferries pour quelques CUC et la découverte du Castillo de Jagua, le petit village où une kermesse réunit les enfants de l’école, un arrêt au cimetière-jardin sur le retour où s’offrent à vous des colonnes grecques immenses. Il arrive même que l’on y surprenne des colibris qui butinent les arbres en fleur. Ah ! Raté, pas facile de saisir le bon moment…
Et de nouveau les taxis pour nous déposer à TRINIDAD, cette fois. Récapitulons, déjà le 11 mars…
Nous filons vers la place. Elle est pleine de monde. Tout ici est à la fois familier et nouveau. Les couleurs, la luminosité, les pavés, le marché, on connaît. Mais le style a changé, presque exclusivement espagnol. Nos pas nous conduisent jusqu’au musée municipal. Il y a là des trésors. Puis, lorsque la faim nous titille au petit resto d’en face. 
C’est là que nous nous réunirons ce soir pour l’anniversaire de Jean Pierre… Une surprise mais chut ! Il s’y présentera avec sa belle écharpe blanche flottant sur ses épaules. Allez ! Venez danser Milord…Il sera ému et nous contents.

Bon anniversaire, Jean Pierre
Un moment marquant, comme celui qui nous fera emprunter le train pour la vallée de Los Ingénios. Un petit train d’un autre temps pour une vallée du sucre toute pareille.
Jacques y autopsie les installations. Il s’agit de livrer une réponse photographique à ce lourd dossier du passé. C’est plus que de l’urbex, c’est un hommage aux esclaves et à leur souffrance.
Le calme et le soleil ici feraient presque oublier la gravité de ces moments anciens.
Dès que le petit train démarrera - s'il redémarre ! - nous calerons notre petite balade du soir vers le Yesterday, un bar consacré aux Beatles. Mais très vite, la fatigue nous vaincra... Journée éprouvante. 
Et voilà déjà notre dernière étape qui se dessine : SANTA CLARA, la ville du Che, une ville universitaire, jeune et joyeuse.
Roberto nous accueille à la sortie du taxi. Il est prompt à faire plaisir et saisi l’opportunité de la date pour offrir un Rhum au nouveau-né du jour. Raide, à 10:00 du matin, mais le remède se veut avant tout MÉDICINAL et convient à ce genre de célébration, n’est ce pas Jean Michel ?
Santa Clara,  tout est là : Le wagon-musée, les statues, le sanctuaire, le mausolée, la maison. Nous aurons donc ce rendez-vous inévitable avec… Le Che. Tout y passera, pas question de mégoter.
Il est temps de renouer avec plus de légèreté : ce sera dans un lieu tellement atypique qu’il en aiguisera notre curiosité. 2 CUC pour une boisson et le droit d’écouter l’incroyable, sans clivage d’âge, de style, de personnalité. On n’a aucune idée de ce qui va succéder au slam, à la salsa, au standard américain… Le patio à lui seul est un enchantement et les artistes occupent son espace avec une belle aisance.







Le Wifi aux abords du Parc Vidal attire la jeunesse. On y croise aussi des personnages atypiques qui acceptent souvent qu’on leur tire le portrait. Une aubaine pour nos photographes qui arpentent l’endroit à dessein.
Un kiosque accueille un groupe musical : la musique, toujours, comme un fil rouge dans ce voyage et puis voici le théâtre de la Charité, un théâtre à l’Italienne lui aussi et qui nous ramène aux émotions « cienfuegienne ». Une glace au chocolat (sans sucre ???) suffira au bonheur de quelques-uns tandis que d’autres iront déjeuner pour quelques CUC, dans un restaurant d’État très stylé.
C’est ce même établissement qui nous acceptera pour la soirée anniversaire « JM », rythmée par un duo unique dans le genre. Service impeccable, très professionnel sur une nappe blanche immaculée… L'invité d'honneur ne s’attend pas à notre petite surprise mise au point 5 minutes avant de passer à table. Quelques mots mis en vers - un compliment diraient les petits – qu’il faudrait tricoter avec l’une de ses chansons préférées : ♫ coucouroucoucou Paloma. Les voix chaudes du trio Los Santos dialogueront avec le chœur français. La « chose » se voulait avant tout affectueuse et drôle… Il semble que nous y soyons parvenus à voir notre JeanMi tour à tour hilare ou ému ! ♬Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, ça pique.
Ce duo improvisé a d’ailleurs eu un double effet puisque le trio de musiciens vendait ce soir là plus d’une dizaine de CD. N’y aurait-il pas une idée à creuser ?

Et... bon anniversaire JeanMi
Quant à la musique, c’est encore elle qui l’emportera sur les dernières heures de la soirée : quelques pas de salsa à la terrasse d’un café et hop au dodo Jean Michel, demain nous rapproche du retour.
Car tout a une fin et nous allons bientôt retrouver la Havane et sa cerise sur le gâteau… pas de chambre. Avouez, quelle guigne !
Dire que notre choix s’était fixé dès le départ sur cette maison particulière, pour la mise en œuvre d’une action caritative en direction d'enfants malades. Fausse compassion, fausse bienveillance, fausse rigueur. Tout ici est faux. La déception est à la hauteur de l’hypocrisie. Mais celle-ci explique les nombreux aléas de parcours.
Sans doute là notre seconde leçon : ne pas toujours faire confiance aux inconnus.
Nous n'avons rien perdu de notre belle fougue militante. Ce sera pour d'autres actions, dans d'autres lieux... 
Aujourd’hui le mensonge est oublié et laisse toute la place aux sentiments réels : Une exceptionnelle sortie photographique, un dépaysement total, des amitiés nouvelles ou renforcées.
Quelle chance nous avons eu de vivre tous ces moments de vie, tout ce passé et cet avenir à portée de mains :  un futur qui se libère, certainement éclectique à l'image du pays, un futur rythmé par la musique qui fuse un peu partout et dans toutes les vies à CUBA.

Un matin, à Cienfuegos
Le village de pêcheurs nous réservera bien des surprises

Tristesse du décor, isolement

tri du riz


Nous aurons le bonheur de naviguer dans cette baie







Départ pour Los Ingénios



Solange















Trinidad, le petit resto de.la soirée spéciale Jean Pierre










Santa Clara... une élègante


Santa Clara, sur la terrasse on danse

Nous sommes dans la carriole



Géométrie architecturale pour Le Che






Retour à la Havane



Un chat féroce









[1] C'était le 8 mars, journée mondiale de la femme… à Cuba comme partout ailleurs
[2] Ça ressemble au football, mais on a le droit de tenir le ballon… je veux dire l’appareil avec les mains. Les pieds ne servent qu’au déplacement (avant arrière côté)