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mercredi 5 juillet 2017

UNE BELLE DAME BRUNE

Je vais vous raconter l’histoire d’un photographe tombé en amour devant une belle Arlésienne.
Jamais, il ne l’avait vue, mais dès les premières notes en répétition, il savait qu’il était pris, surpris, épris. Une voix chaude, du cristal, un tempérament, un charisme, une présence sur scène, un contact simple et direct  … enfin quelque chose d’inexplicable qui vous enflamme et qui vous ensorcèle.
- «  C’était le concert à ne pas rater ! », ce sont les mots exacts qu’il me disait en arrivant, tout feu, tout flamme.
La belle brune de ses pensées n’est autre qu’Anne Marie David. Vous savez l’Eurovision… Mais si allons, elle défendait les couleurs du Luxembourg avec « tu te reconnaitras » et elle a  gagné. C’était il y a longtemps, en 1973, elle avait à peine 21 ans.
Et si sur le moment j’ai souri devant tant d'euphorie et tant d'enthousiasme, je me suis - moi aussi - laissée séduire par son timbre de voix chaud et profond et par sa simplicité. Pas de doute possible, on est loin de la cacophonie de gémissements dont on nous rebat les oreilles sur certaines ondes. C’est une grande et belle voix, comparable à celle de Frida Boccara[1].
Et puis, Anne Marie David n’a pas sa langue dans sa poche. Dans le cas présent, c’est une belle qualité. Et puis, elle vient à vous sans artifice, déconcertante de spontanéité et de bienveillance.
C’est tellement attentionné, tellement touchant… Tenez un exemple, en fin de concert, elle a tenu à saluer et à remercier toute l’équipe technique en les nommant un par un et en allant chercher leur responsable afin que le public applaudisse leur travail. Tellement rare...  une singularité pareille se doit d’être soulignée !
Distinguée, c’est le mot qui lui va le mieux. Oui, elle est distinguée en toute circonstance, qu’elle réponde aux questions sous le cèdre, lorsqu’elle répète ou même avec un verre de vin à la main.
Le vin justement qu’elle préfère rouge est avant tout un plaisir qu’elle sait apprécier. Elle explique aussi que les vapeurs des tanins réchauffent ses cordes vocales et lui permettent de chanter mieux.



Anne Marie David est une super active, elle sillonne l’Europe, le monde, chante dans huit langues sans prompteur, adore la scène, aurait aimé faire une carrière au théâtre. Elle a reçu tous les honneurs, toutes les distinctions, toutes les récompenses. C’est LA DAVID. Elle n’hésite pas à prendre tous les risques, chante à capella, improvise des duos.

Bref, je comprends pourquoi Jacques est encore sous le charme de cette grande interprète, on le serait à moins. Ses yeux immenses, si expressifs et si pleins de douceur ajoutent encore à cette beauté du cœur et de l’âme, à cette voix incroyable, à cette simplicité de l’être et du paraitre. « Il faut paraître ce que l’on est » comme le dit le poète Mocharrafoddin Saadi. C’est exactement cela, Anne Marie David ne triche pas lorsqu’elle arrive sur scène auréolée de cette gloire insoupçonnée. Elle a chanté devant les 50 personnes présentes avec la même conviction que si elle avait chanté devant ces salles pleines à craquer de Turquie, d’Israël ou d’Allemagne... devant son public celui qui a su reconnaître son immense talent.
Pas de demi-mesure non plus pour son pianiste. Comme elle, il est habité par la musique et il a le sens du respect du public qui fait dire qu’une telle sagesse, dans le monde du showbiz aujourd’hui, est précieuse.
En somme, tout le monde a succombé au charme de ce duo, y compris ce coquin de vent venu les saluer et exprimer sa gratitude ébouriffante.








Quant au photographe, énamouré qu'il était, son regard s'est surpris à mêler les ombres à la lumière, le noir au blanc et à donner cet effet "bougé" sur le piano. Il a su traduire toute son émotion et son respect d'une façon très poétique, si j'osais... je dirais "spectaculaire". C’est un joli travail, plein de douceur, de chaleur, avec des flous voulus, assumés qu'il nous offre aujourd'hui, mais qu'il lui dédiait à elle… On reconnait son style bien sûr dans le choix des détails, dans les jeux des lumières, mais sur cette série là, on sent véritablement qu’il y a une autre intention comme le message d'une grande affection. Il était presque amoureux, un amour platonique, mais un amour quand même.

Comment lutter contre un tel amour, surtout quand on est blonde ! 















[1] J’adorais l’entendre chanter « un jour, un enfant»

samedi 1 juillet 2017

DIDIER

De son bureau, il appelle : 
- « Viens voir…» !
Pas une injonction, plutôt une invite comme il sait si bien le faire pour défendre sa cause.
Déjà la veille au soir, au retour du concert, il avait dit, avec une espèce d’ardeur dans les yeux : « Je me suis régalé en prenant ses photos, c’était amical et détendu du début à la fin ».
Clairement, il cherchait déjà à me convaincre… Sauf que l’Artiste, auteur, compositeur et interprète, est tellement connu, qu’il est bien inutile d'en dire un mot de plus. Il a sa page officielle sur le Web, un blog et surtout une discographie à faire damner tous les crooners du bassin méditerranéen et de partout ailleurs !
Bref, Didier Barbelivien n’a vraiment pas besoin que nous en rajoutions.  
Moi, j’attendais plutôt les photos de Ferrière Poussarou, et de cette journée d’exception, entre amis…

Mais là, nous sommes au Festival de Gaujac à Lézignan.
- « Viens voir… ». seconde invite plus insistante.
J’y vais… Et je découvre, en me penchant par-dessus son épaule, une photo É P O U S T O U F L A N T E - c'est bien une remarque à la Roberto Begnini, ça - de Didier Barbelivien.

Il faut bien l’avouer, il a de la prestance le Monsieur avec son regard qui explore un imaginaire uniquement connu de lui, le visage baigné d'une aura argentée et cette lumière bleutée qui vient s’éteindre sur le pupitre posé juste là, comme pour souligner la justesse du moment… c’est toute l’émotion d’une interprétation qui transparait ici. On est saisi par la dévotion portée par l'interprète à son art. Magie de la photo, miracle de l'instant ! 
Pourtant il n’y a là aucune intervention divine. Je connais trop bien le photographe. Il est fin observateur et sa sensibilité va toujours dénicher le détail, l’instant qui va le faire vibrer, lui et lui seul, promesse d’un cliché réussi.
De toute évidence, il n’a besoin de rien de plus pour gagner ma collaboration. Ce seul « indicateur » suffit à m’en convaincre.
J’en conviens la photo de spectacle ouvre des horizons bien plus vastes et plus libres qu’un cliché de paysage. Attention, ceci n’ôte en rien la part de complexité qui existe dans quelque prise de vue que ce soit. Celles-ci doivent répondre à des règles précises à ne transgresser que si elles sont comprises et assimilées… J’ai entendu cela mille fois de la part de ces artistes du boitier numérique qui gravitent autour de nous.
Si en spectacle, on ne prend pas la pose et c’est pléonasme de le dire, puisqu’il est question ici de spectacle vivant, il y a l'instant superbe où tout se campe subtilement pour satisfaire ces voyeurs de l'impossible. Entre attitude et lumière, obscurité et scénographie, chorégraphie et technique voire même aléas climatiques, le champ des possibles est alors immense. Il ne faudra pas faillir car la possibilité de refaire son cliché sera on ne peut plus réduite.

Revenons à notre sujet car nous y sommes sous le beau cèdre centenaire de Gaujac et avec Monsieur Didier Barbelivien tout sourire, naturel, accessible, se pliant volontiers au jeu des questions/réponses. Voilà les Elus, les Organisateurs du Festival. Voilà surtout le public, qui s’est déplacé malgré le temps incertain, alternant depuis deux jours soleil et averses. Voilà la grande scène face au château et les techniciens qui s’y affairent pour ce talent connu, reconnu et estimé du monde du spectacle, aimé de son public qui n’hésite pas à reprendre avec lui l’essentiel de son répertoire.













Oui, le voilà le spectacle vivant, celui qui nous sort du quotidien et de nos maisons, celui qui nous émeut, nous transporte, celui qu’on attend avec impatience parce qu’il a fait l’objet de réflexions approfondies et au final d’un choix, celui qui va nous rendre heureux, voilà le Chanteur…


Il est temps pour moi de vous laisser savourer ces instants dépourvus de toute tension, n’est ce pas que tout paraît facile pour l’artiste et ses musiciens ? N’est ce pas que le photographe semble avoir réellement pris du plaisir ? Rien sur ces clichés ne laisse apparaître la moindre confusion, la moindre hésitation… Alors laissez-moi vous chuchoter ceci :
- « c’est tout de même beaucoup de talent... ». 






Ce soir là, la magie a opéré et le puzzle s'est impeccablement organisé... chacun avait ici le sens du SPECTACLE.