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lundi 4 juillet 2016

C'EST COMME UNE ÉVIDENCE

Marie-Christine BARRAULT et Jean-Pierre ARBON
Festival de Gaujac - LEZIGNAN CORBIÈRES
300 ans les séparent. A priori, aucune chance de se rencontrer et pourtant...
Pourtant la rencontre a eu lieu et quelle rencontre ! Une rencontre magistrale, un BEAU spectacle. 
C'est presque indescriptible, tant c'est doux et frais dans l'interprétation, tant c'est talentueux dans la simplicité.
Elle et lui sur scène :
  • Elle, Marie Christine BARRAULT, solaire dans sa petite robe noire et sa veste rouge. Il y a ses petites lunettes aussi qu'elle chaussent et déchaussent à l'envie. Ce sont de petits gestes rapides, comme intégrés dans la scénographie. Elle est belle dans ses élans, dans ses sourires, dans ses mains. Elle accroche si bien la lumière que le photographe se régale lui aussi.
  • Lui, Jean Pierre ARBON. Pourquoi se dit-on qu'il a parfois comme des "faux airs" à Brassens ? Peut être parce qu'il est fan de l'homme et de ses chansons. Peut être parce que c'est à cause - non grâce -  à ce même Brassens, qu'il est aujourd'hui auteur/compositeur/interprète/comédien et chanteur (il nous a avoué, sous le cèdre, que Confucius l'avait aussi un peu aidé dans sa décision de quitter un poste de directeur chez Flammarion).

Sous le cèdre, les questions
Et les réponses



Elle et lui sur scène pour un dialogue Jean DE LA FONTAINE - Georges BRASSENS dans un décor minimaliste pop art,  warolhien. L'essentiel est là : la perruque de Jean et la pipe de Georges.
Ça semble incroyable mais très vite, l'évidence vous surprend. Les textes de l'un appellent ou répondent à l'autre. Ça se tricote à la perfection. Evidence de liberté de ton, d'image, d'humour, d'amour...

Ajustement, mise au point



C'était bon qu'ils soient là sur la scène de Gaujac. C'était comme un petit bonbon (tiens, celui que ma voisine me proposait, au miel), un petit plaisir à tiroir avec le doux, le croquant, le suave, la petite acidité.
Et puis redécouvrir des textes de grands auteurs, c'est sympa aussi : le savetier et le financier, j'ai rendez vous avec vous, le lion et le rat, je m'suis fait tout p'tit devant une poupée...

Vous savez à quoi ce spectacle me fait penser ?
A l'esperluète. Cette représentation, c'est un peu ce petit signe "lien", tout en rondeur, fluide, comme l'eau de la "claire fontaine".
Et le lien était magique : il était présent entre La Fontaine et Brassens, entre eux et le public de Gaujac, entre vous - Marie Christine et Jean Pierre - et nous (le public), entre vous et ces deux grands auteurs. Le lien, il était partout


Merci beaucoup.






























Ce spectacle trouve sa genèse à AMOU et dans son Festival "chansons et mots", dont Jean-Pierre ARBON est l'initiateur et Marie Christine BARRAULT , la marraine. 
Allez voir sur le site du Festival...

jeudi 30 juin 2016

UN PRIVILÈGE

Oui, c'est toujours un privilège de côtoyer, ne serait-ce qu'une soirée un humaniste, quelqu'un qui témoigne de son temps, quelqu'un qui vous parle de CAMUS, pour mieux vous faire prendre conscience de ce qui se joue sous nos yeux. Et cet homme là, c'est Francis HUSTER.
Oui, c'est aussi un privilège pour un photographe (tout petit, tout gentil) d'avoir son accord pour "tous les clichés que tu veux".
Oui, Francis HUSTER, c'est la simplicité, la bienveillance, la passion et le partage.
Alors, le photographe, il doit assurer. Et il a la pression !
Il s'agit d'un festival (celui de Gaujac) et d'entrée de jeu, un immense comédien... Magistral coup d'envoi des festivités, qui débutait par une discussion sous le soleil occitan et le très joli cèdre du château de Gaujac. Artiste et public à peine séparés, moment rare tant la concentration semble importante pour "monter sur scène". Moment rare et passionnant.

Ouvert à la discussion

Des échanges passionnés
De le voir, de l'entendre ainsi tancer les gouvernements successifs à propos de la culture et de l'éducation, on sent l'émotion et la colère qui sont en lui : des budgets réduits à peau de chagrin et des ministères défaillants. Défendre le théâtre... défendre le spectacle vivant, donner accès à tous à cet art et plus généralement à la culture. C'est tellement important. 

Voyez comme ses mains s'animent. Elles soulignent ses propos, sa fougue, son irritation. 

On a hâte de le voir sur scène, dans la peau d'Albert Camus.

La salle est éclairée, le dialogue peut se poursuivre





Il est si proche de son personnage, si respectueux de lui, du public à qui il va livrer - durant deux heures et demie - tout ce qu'il a compris du cheminement d'un enfant né sans père, dont la mère est illettrée et qui deviendra pourtant Prix Nobel de Littérature. Beau cadeau pour le public Lezignanais.

Il vous parle d'un journaliste, pas d'un écrivain... juste Camus

Il faut comprendre que le charisme de Camus, règlera toute sa vie.

Il semble qu'il ne s'arrêtera pas tant il a de choses à dire d'Albert Camus. (D'ailleurs, le spectacle durera bien au-delà de ce qui est prévu...) Mais qu'importe, les anecdotes s'enchaînent, les explications, la vie d'Albert Camus toute entière nous est livrée par un grand Monsieur tout simple, pétri d'humour et si bouleversant et convaincant que c'est promis, demain je relis la Peste.



Où est le photographe dans tout cela ? Il est bien là, à saisir l'émotion, la conviction, la passion de l'acteur, sa sensibilité, son humilité, cette atmosphère toute particulière, comme du... théâtre ! Vous croyez ? Il n'y pas le noir dans la salle, pas de texte bien écrit, même pas l'impératif d'éteindre le portable !
Tout simple, sans chichi, un privilège, je vous dis. Il fallait donc des photos toutes simples elles aussi.